National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0472 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 472 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

  • .

.~':~.,-~°•-..•   . .

7'-   •••?S"'"•.'±^   .~`f~,iT+NR°7"7%Rr:'....Sf rnr'

446   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

breux et non dépourvu d'influence. Les Ngo-log sont absolument indépendants de la Chine, nominalement et réellement. Ils forment une société de pillards régulièrement organisée. Chaque année en été ils font une ou plusieurs expéditions de trois cents å mille cavaliers, qui se dirigent surtout du côté de Lha-sa, qui enlèvent les troupeaux, les femmes, les enfants, pillent. les caravanes de marchands. Ces expéditions sont commandées par les chefs de tribus de l'aveu du roi, qui perçoit un tant pour cent des produits. Elles pénètrent quelquefois jusqu'en vue de Nag-tchou dzong et poussent des pointes jusque très avant dans la Mongolie. Les gens du Tsadam les redoutent fort; Naichi où il y avait autrefois des pâturages fréquentés par les Mongols a da étre abandonné à cause des pillages répétés des Ngo-log. Tout autour du pays de ces bandits le vide s'est fait, de grands et riches pâturages sont aujourd'hui déserts, nul n'osant s'y aventurer et se mettre dans la gueule du loup ; quoiqu'ils ne .plantent jamais leurs tentes et ne mènent point leurs troupeaux au delå des monts A-mnyé Ma-tch'en, ils ne permettentà personne de s'installer, ni môme de passer entre ces montagnes et le lac Kya-ring. Ce n'est point là la politique du chien du jardinier, c'est une simple variante du protectionnisme. Les Ngo-log, ce faisant, s'attribuent en vertu du droit du plis fort le monopole de l'exploitation du sel du Kya-ring ts'o et ce monopole est trés fructueux, car une grande partie du Tibet oriental manque de sel ; tout le pays entre le T'a-ts'ang la et Gyé-rgoun-do en est dépourvu et les indigènes pauvres le remplacent par de la terre rouge salée. Les Ngo-log vendent donc leur sel au prix qu'ils veulent aux Dza-tchou-k'a-pa et aux Hor-pa qui le repassent â leurs voisins. Gens pratiques, ils ne ferment pas leur porte à tout trafic, ils ont une sorte de traité de commerce avec les musulmans Salar et avec les gens du Soung-p'an t'ing qui peuvent vendre librement leurs marchandises chez les Ngo-log à condition de céder une certaine part de leurs bénéfices aux chefs de tribus et au roi. Les Salar et les gens de Soung-p'an, étant contrebandiers, n'y perdent rien ; ils payent seulement aux chefs des Ngo-log ce qu'ils auraient dit payer au fisc impérial. En inéme temps que négociants et industriels avisés, les Ngo-