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0493 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 493 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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NO'I'E SUR L'ETHNOGRAPHIE DU KAN-SOU.   467

contenant au moins 10,000 habitants, tous musulmans, å Dou-ba tch'eng, Tong-kor, Chin tch'eng les sectateurs du prophète sont en foule. Hű tcheou, ville de 30,000 âmes, est peuplé à peu près exclusivement de musulmans, et cette cité, qui ne compté pas moins de vingt-quatre mosquées, peut être considérée comme le véritable centre de l'islamisme au Kan-sou. Les musulmans de cette province ne sont pas très stricts observateurs de leur religion. Leurs femmes sortent sans être voilées, å l'exception des riches, ils boivent de l'eau-de-vie publiquement et s'enivrent, ils accomplissent rarement le pèlerinage de la Mecque. Sur ces différents points ils ne se distinguent point des Salar, mais ils admettent, ce que ceux-ci ne font pas, la tablette de l'empereur clans leurs mosquées et brűlent de l'encens. Il ne faut pas du reste attacher une trop grande importance â une concession imposée par la politique et, tout compte fait, les musulmans (lu Kan-sou m'ont paru être pour le moins aussi zélés que leurs coreligionnaires du Turkestan oriental. Les édifices du culte ne sont pas dépourvus d'un certain luxe et sont entretenus avec un soin qui contraste avec la négligence dont on fait preuve å leur endroit en Turkestan.

Le gros des musulmans du Kan-sou mènent un genre de vie plus régulier et plus pacifique que les Salar néanmoins ce sont des sujets peu commodes. Leur port de tête hautain, leur regard assuré, leurs manières brusques, le mépris insolent qu'ils affichent pour leurs maîtres ne racontent rien de bon pour ceux-ci. Depuis leur formidable révolte de 1862-1875 le gouvernement chinois les tient à juste titre pour suspects. S'il ne leur a pas interdit tout accès aux fonctions publiques, il les a désarmés aussitôt' après la pacification, leur a défendu sous des peines sévères de posséder ou d'acheter des armes, et aux Chinois de leur en vendre. Cet édit a eu la fortune qu'ont beaucoup d'édits dans l'empire du milieu, il n'a pas été exécuté. Les musulmans font venir tous les jours en secret des fusils et des munitions des ports ouverts aux Européens, en achètent, publiquement dans les boutiques (les villes et plus encore dans les casernes, peuplées de militaires aussi 'peu riches de scrupules que d'argent. Ils sont beaucoup plus profondément