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0494 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 494 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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468   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

hostiles å leurs maîtres que les habitants du Turkestan parce due les Chinois sont infiniment plus nombreux parmi eux, partant plus gênants, et détiennent la plus grande part de la fortune publique. Ils n'attendent qu'une occasion pour s'insurger et les derniers événements l'ont démontré une fois de plus. Dans les cantons montagneux, où ils sont en majorité, ils sont de tout temps très indisciplinés et se livrent au brigandage sous le nez des autorités chinoises impuissantes à les tenir clans l'ordre. Ailleurs ils demeurent ordinairement tranquilles, mais ils vivent rigoureusement å part au milieu de la population chinoise. Ils portent le même costume que celle-ci et ils soumettent leurs femmes h la ligation des pieds; cependant beaucoup d'entre eux ont le bonnet polygonal et se rasent entièrement la tête.

Ils ne font aucune propagande et ne se souviennent pas d'en avoir fait autrefois. Ils ne convertissent jamais aucun Chinois comme ils ne se convertissent jamais eux-mêmes et leur nombre ne s'accroît que par l'accroissement naturel des familles. Ils achètent bien quelques enfants chinois qu'ils élèvent dans leur propre religion, mais ce n'est lh qu'un appoint peu considérable. Pour eux comme pour tous les musulmans le sabre est le seul instrument efficace de propagande et depuis longtemps le sabre de l'islam a perdu sa vertu. Lors de l'insurrection de 1862, ils ont obligé les Chinois vaincus h faire profession d'islamisme sous peine de mort, mais les convertis par force ont renié Allah et son prophète dès qu'il leur a été possible. Religieusement et moralement, les deux éléments chinois et musulman ne se pénètrent pas l'un l'autre ; et physiquement ils ne se mêlent point. Les musulmans ne donnent jamais leurs filles aux Chinois, ni ceux-ci, sauf de rares exceptions, ne leur donnent les leurs. Cette répugnance mutuelle ne s'explique peut-être pas tout entière par la seule différence de religion ; dans le Tibet occidental les mariages mixtes entre Tibétains musulmans et Tibétains bouddhistes ne sont pas très rares. En réalité, la différence de race vient s'ajouter dans le Kan-sou à la différence de religion pour approfondir lé fossé entre Chinois et musulmans. Ceux-ci ont un type physique se rapprochant beaucoup de celui (les Salar, et par consé-