National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0154 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.3
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 / Page 154 (Grayscale High Resolution Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

138   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

définitif de l'islamisme. La tradition locale paraît être dans le vrai lorsqu'elle prétend que cette ville était la capitale du pays, puisque les vestiges en sont plus considérables que ceux des autres centres d'habitation. La notice sur Yu-t'ien, insérée dans les Annales de Youan Ouei (ve siècle) fait (le cette hypothèse une certitude. Il y est dit que cette cité était située à 30 lis à l'ouest de la rivière Mou-pa et à 20 lis â l'est de la rivière Chou-tchi ou Kicha (cf. Kâch). Ces deux rivières, étant les deux principales de la contrée, sont incontestablement celles de Youroungiâch et de KaraiMch, distantes l'une (le l'autre de 21 kilomètres. Cette distance nous donne 420 mètres pour la longueur du Zi et c'est précisément la conclusion å laquelle nous étions arrivés dans notre chapitre sur les routes anciennes du Turkestan. Or, les ruines de Yotiân sont en effet situées entre les deux rivières susdites, à un peu plus de 8 kilomètres A l'est de l'une et un peu plus de 12 à l'ouest (le l'autre, c'est-h-dire respectivement à 20 lis et à 30 lis. Il est vrai que le Youroungiâch daria semble avoir couléplus à l'est autrefois qu'aujourd'hui, mais la différence n'était point trés grande et les distances vers l'est étaient très probablement comptées d'un autre point que de Yotiân, la capitale ayant une certaine étendue. Je crois que ce point peut être fixé exactement et que c'était le Naghara Khânah, dont j'ai parlé, c'est-h-dire l'ancienne citadelle, qui s'élevait jadis å la porte sud-est de Khotan, du côté par où apparaissaient les envahisseurs tibétains venant par Polour et par le Lob nor. Les Annales des T'ang rapportent qu'un certain Mieou, par un dévouement patriotique å la Curtius, se noya dans la rivière de Khotan ; son cheval parvint à se sauver et revint avec un tambour mystérieux qui avait la vertu d'avertir des attaques de l'ennemi en résonnant de lui-même'. On le suspendit à la porte sud-orientale de la cité. Ce tambour n'existe plus, ajoute l'annaliste; mais å la place où il était on voit aujourd'hui un étang qu'on appelle l'étang .du Tambour'. Naghâra

  1. Cette légende rappelle une vieille légende slave, contée en vers par Pouchkine.

  2. Rémusat : Histoire de Khotan.