210 MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.
au moins potables, car nous en avons bu. Nous nous sommes même servi de l'eau du Nam ts'o pendant cinq semaines.
Nous n'avons pu mesurer la profondeur d'aucun lac mais ils paraissent n'avoir tous qu'une faible hauteur d'eau. Le lac Pang-kong, dont les eaux ont moins de 45 mètres d'épaisseur ne compte vraisemblablement pas parmi les moins profonds. Les lacs de montagne aux rebords accentués et découpés, tels que le Pang kong, le Ko-né ts'o, le Nam ts'o, le Pam ts'o, le Tchar-gad ts'o, le lac Sinueux (14 novembre 1893), sont plus profonds que les lacs de plaine aux limites indécises, ceints de marécages, comme le Bout ts'o, le •Gya-ring ts'o, le Tag-tsa ts'o, le Soum-dji ts'o. Tandis que le Gya-ring ts'o gèle au commencement de. novembre, les eaux du lac voisin, le Tchar-gad, sont libres à la même époque, et celles du Nani ts'o ne sont prises par les glaces que dans la seconde moitié de décembre. Au reste la plupart des lacs du Tibet sont des lacs mixtes, dont les bords sont en partie montagneux, en partie plats et marécageux. Ceux qui sont de tous côtés enchâssés dans la roche ne se rencontrent pas dans les hautes régions du nord; ils se trouvent seulement dans les régions plus méridionales où le modelé du relief est plus fortement accusé. Tous ces lacs, quels qu'ils soient, soumis å une évaporation très active, ne recevant qu'un médiocre tribut des nuages et des cours d'eau, vont diminuant de volume. En certains endroits on voit la trace très nette de la baisse des eaux. Ainsi le petit lac Tâchlyk koul, à l'ouest, est ceint de plusieurs gradins superposés, aujourd'hui h sec, qui ont été façonnés et polis par les eaux durant_des siècles et affectent une régularité qu'on croirait artificielle. Sur les parois du lac Sinueux on aperçoit la marque (le l'ancien niveau prés d'un mètre au-dessus du niveau actuel. Nous avons noté deux lacs récemment desséchés, dont le fond peut avoir encore un peu d'eau au mois de juillet. Enfin entre l'Altyn tâgh et l'Oustoun tâgh, particulièrement sur notre route entre le Kéria dana et l'Angid koul, et en divers points des plateaux du nord, nous avons observé un grand nombre de cuvettes de faibles dimensions, où les eaux ont évidemment séjourné
autrefois, ů une époque assez reculée. .
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