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0025 Recherches Archéologiques en Asie Centrale (1931) : vol.1
Recherches Archéologiques en Asie Centrale (1931) : vol.1 / Page 25 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000229
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RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES EN ASIE CENTRALE

SANCTUAIRE RUPESTRE N° 29

Cette grotte de plan rectangulaire, voûtée en berceau, avait reçu une décoration particulièrement soignée. Grünwedel (1) attire l'attention sur la qualité remarquable des vestiges peints et modelés qui figuraient au-dessus de l'entrée. La statue placée vers le fond de la grotte n'adhérait pas à la paroi ; un espace ménagé entre cette paroi et la statue permettait aux fidèles d'accomplir le rite de la circumambulation. Les grandes,. compositions qui ornaient les parois latérales (scènes de pranidhi) et la paroi du fond du sanctuaire (représentation d'un parinirvâna) sont très endommagées; mais il est facile de se rendre compte par l'exceptionnelle qualité de certains détails de ce que pouvait être la valeur artistique de cet ensemble. Voici (Pl. VI, a) une figure d'une souveraine noblesse que nous retrouvons associée et rapprochée arbitrairement (Pl. VI, b) de deux autres figures copiées par Alexandre Jacovleff : un personnage • princier et un Vajrapâni aux yeux ronds et brillants. Il y a dans ces figures, malheureusement mutilées, un accent, une vigueur, une distinction qui contrastent fortement avec les banalités de certains sanctuaires voisins. De telles oeuvres se rattachent encore fortement à la grande tradition artistique des T'ang et à une époque où cette tradition inspirait directement les peintres; maîtres de leur pinceau, ils n'étaient pas soumis, comme le furent leurs successeurs, à l'esclavage du poncif.

SANCTUAIRE No 3

Nous nous trouvons en présence d'un petit temple édifié à l'aide de briques crues, de plan sensiblement carré, couvert en coupole ; le raccordement du plan carré

au plan circulaire étant assuré par des trompes d'angle (fig. 5).

Le dispositif iconographique de ce sanctuaire est très systématiquement ordonné. L'apparition de divinités terribles est significative d'une influence tantrique; mais nous ne pensons pas qu'elle ait eu pour véhicule le lamaïsme tibétain (2). La vogue de cette iconographie d'inspiration çivaïte correspond à la faveur dont jouissaient en Chine les doctrines tantriques propagées par les deux grands patriarches venus de l'Inde au vIIIe siècle, Vajrabodhi et Arnoghavajra. Les divinités d'aspect apaisé (sânta) sont beaucoup plus chinoises d'aspect; ça et là apparaissent encore des détails (armures) dénotant de lointaines influences iraniennes.

Ce petit temple est partiellement ruiné; sa coupole est

crevée. L'état de dégradation s'accentuè rapidement, si l'on en juge par l'importance des dégâts survenus depuis le passage du professeur Grünwedel (1906). Des fragments importants de la décoration peinte ont été enlevés, les uns par la mission alles

(i) A. B. K., p. z86.

(z) A. B. K., p. 237 fait allusion à la s forme lamaïque » des vajras.

r

Fig. 5

Plan du sanctuaire No 3
(d'après Grünwedel)

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