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0040 Recherches Archéologiques en Asie Centrale (1931) : vol.1
Recherches Archéologiques en Asie Centrale (1931) : vol.1 / Page 40 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000229
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y. HACKIN

La décoration de la voûte en berceau du sanctuaire n° 3 est bien conservée. Un

Bodhisattva commande le dispositif iconographique de la voûte (P1.XXIVb). Ce personnage est représenté de face, assis à l'orientale sur un trône de lotus, accosté de deux hamsas. L'auréole en forme de cintamani comporte un remplissage de rais multicolores et elle est bordée d'un décor de flammes et de nuages stylisés. Cette auréole se détache sur le fond blanchâtre d'un grand cercle. Le Bodhisattva porte un diadème muni de trois ornements circulaires associés. Un peu au-dessus des tempes apparaissent deux autres

ornements circulaires pourvus du crochet (fig. 17). De part et d'autre du diadème s'échappe une longue écharpe noire qui s'enroule autour des bras ; les extrémités de ce vêtement s'étalent en sinuant au-dessus des cuisses. Une autre écharpe, blanche celle-là, couvre les épaules et une partie de la poitrine. Une dhoti dissimule la partie inférieure du corps. Des parures sont du type habituel. Le visage large et le cou puissant sont en contraste marqué avec les épaules étroites et tombantes. Les mains, paumes superposées,

pouces opposées, esquissent une mudrâ inédite. Bien que très indienne d'aspect cette représentation s'avère bien inférieure au Bodhisattva de Subâshi, à l'élégance adjantesque (Pl. XIX). Le modelé a complètement disparu, la pose est figée, le linéarisme des contours sans souplesse. Cette image centrale plaquée contre un disque pâle, supportée par deux hamsas doit représenter quelque divinité psychopompe. Ce disque blanchâtre peut être celui de la lune. On sait, par ailleurs, que les hamsas sont toujours associés aux représentations lunaires (voir les têtes de hamsas surgissant du croissant

lunaire et ornant le diadème d'un Bodhisattva, grotte des statues, Kizil, fig. 18 ; également le vol de hamsas se dirigeant de la lune vers le soleil, au sommet de la voûte d'une grotte de Kizil, document inédit de la Mission Pelliot (Pl. XXV a) et les hamsas représentés à Bâmiyân près du dieu lunaire, (Antiquités bouddhiques de Bâmiyân, Pl. xxii). Ces derniers détails, ajoutés aux constations que nous avons déjà pu faire (représentation du Bodhisattva Ksiti-

garbha, du Buddha réconfortant le preta), Détail d'un diadème (Kïxïl, grotte aux statues).

montrent que l'iconographie du sanctuaire n° 3 de Murtuq répond à des préoccupations eschatologiques très nettes.

Le Bodhisattva central est encadré par une série de Bodhisattvas assis ou agenouillés sur des socles de lotus ; ils sont représentés de face ou de trois quarts, exécutent des mudrâs ou tiennent des fleurs. Des ornements feuillus sortant des socles de lotus encadrent les Bodhisattvas (Pl. XXV b, XXVI a). Tous ces ornements sont solidaires, en ce sens qu'ils sont engagés les uns dans les autres. Des petits Bodhisattvas miniaturés apparaissent, séparant les parties extrêmes des ornements feuillus. Le coloris est léger, sans monotonie, abondant en touches d'un vert délicat et d'un jaune très clair. Cette

Fig. 17.

Détail d'un diadème (Murtuq, grotte numéro 3, zen" fondation).

Fig. 18.

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