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Ancient Khotan : vol.1 | |
古代コータン : vol.1 |
522 CHINESE DOCUMENTS [Appendix A
les Six Cités b. L'année dernière, toutes les corvées et les réquisitions en grains que nous devions payer ... 6, grâce à votre bonté. Cette année, il y a quelques petites corvées et réquisitions en grains pour lesquelles on nous a accordé d'attendre jusqu'à la moisson d'automne, afin qu'à cette date nous nous en acquittions . . 7 et le grain, tout cela est à Li-sie (Li-hsieh) et nous n'osons point aller l'y prendre. Nous espérons humblement que vous discuterez à ce sujet, de manière à décider de nous libérer de tout cela 8'
— Ce qui est dit dans cette lettre au sujet des hommes (pour les corvées) et du grain (pour les réquisitions) qui sont tous à 9 Li-sie (Li-hsieh), ne donne pas lieu . . . . 10 que la requête écrite en écriture barbare par la
5 Quelles sont ces Six Cités? On a proposé d'y voir les principales villes du Turkestan oriental, à savoir Koutcha, Aksou, Ouch-Tourfan, Kachgar, Yarkand et Khoten. Mais cette opinion doit être rejetée. En effet, la pièce que nous traduisons en ce moment est adressée à Wei-tch'e, préfet des Six Cités. Ce Wei-tch`e n'est autre, comme nous le montrerons plus loin, que Wei-tch`e Yao, roi de Khoten, qui fut visité par le pèlerin chinois Wou-k`ong. Or, si Wei-tch`e Yao était roi de Khoten, il n'était pas roi de Kachgar, ni roi de Koutcha, car, au témoignage de Wou-k`ong, c'était Pei Leng-
leng '`j '~j qui régnait dans la première de ces deux
villes, et Po Houan M dans la seconde. Les Six Cités
que gouvernait le roi de Khoten ne comprenaient donc ni Kachgar, ni Koutcha, et il n'y a aucune raison non plus pour faire rentrer dans ce nombre les villes de Aksou, OuchTourfan et Yarkand. — Il faut donc admettre que l'expression ` les Six Cités ' désigne la ville capitale du royaume de Khoten et cinq villes voisines. Dans les ouvrages chinois modernes on trouve en effet une énumération de ces six
cités qui sont : litchi i , Kara kach que.
Yurung kachIta1 fr jP-f Tchira pm, Tha-
khaga A ou ag A (cette localité se trouve sur la
rive gauche du Khoten-daria non loin du confluent du Yurung kach et du Kara kach ; elle doit correspondre au
Tawakkel de nos cartes) et Keriya Al* (cf. Si yu fou Iche, chap. xix. p. i 8o ; voyez aussi Hoernle, Report on Central-Asian Anliquilies, Part ii. p. 22, No. 3). Quelles étaient les Six Cités à l'époque des Tang ? Je n'en ai, trouvé nulle part une énumération formelle, mais on peut remarquer, en premier lieu, que, dans l'organisation administrative établie par les Chinois après l'année 64o, Yu-t`ien (Khoten) eut sous sa dépendance cinq arrondissements et que l'on comptait par conséquent six villes (en y comprenant la capitale) dans la région de Khoten (Tang chou, chap.
b. p. 8 ro) ; en second lieu, on relèvera, dans les itinéraires qui terminent les chapitres géographiques du Tang chou (chap. xliii. b. p. 15 r°), une liste de cinq villes qui sont mentionnées comme se trouvant dans le
voisinage de Khoten et qui toutes sont appelées ; à mes
yeux, c'est Yu-t'ien et ces cinq villes qui sont les Six Cités
de l'époque des Tang ; voici ce texte : J
~~,W...~~.A~A~G~•~*p i WAA~ ~ ~.•M Î W .1 ~ H/~ 4 *• Pi —.W A
A 300 li à l'Est de Yu-Cien est la place nommée
Ville de K`an (c'est-à-dire " du fossé"); à 600 li à l'Est est la place nommée Ville de Lan (c'est-à-dire " des orchidées ") ; à 600 li au Sud est la place de Hou-nou ; à zoo li à l'Ouest est la place appelée Ville Kou (c'est-à-dire "forte"); à 390 li à l'Ouest est la place de Ki-leang.' — La ville de K`an peut être identifiée avec la ville qui est appelée P`i-mo
par Hivan-tsang, puisqu'elle est, comme elle, à 300 li à l'Est de Yu-Vien ; quant à la ville de Lan, elle pourrait correspondre, avec moins de certitude, à la ville de Ni-jang
(Niya) de Hivan-tsang.
Revenons maintenant au document que nous traduisons : il émane de gens de Li-sie qui, pillés à plusieurs reprises par les brigands, avaient obtenu l'autorisation de se réfugier dans les Six Cités ; je suppose que cette expression désigne ici seulement celle des six villes qui commandait aux cinq autres, à savoir la ville même de Yu-t'ien, qui était comme le chef-lieu du territoire appelé les Six Cités. D'autre part, la ville de Li-sie n'était point cependant entièrement abandonnée puisqu'il y était resté l'officier chinois chargé de la commander et un certain nombre de gens de basse condition qu'on employait pour les corvées. La pièce que nous traduisons est une lettre que le commandant chinois de la place de Li-sie adresse au roi de Khoten pour le prier de prendre certaines mesures administratives afin que les gens aisés de Li-sie, réfugiés dans la ville de Yu-t`ien, puissent venir chercher le grain qu'ils ont laissé à Li-sie et payer les réquisitions auxquelles ils sont astreints.
6 Suppléez : ont été.diminuées' ou ` ont été supprimées'.
° La suite du texte prouve que les deux mots manquants doivent être les mots it A ; la phrase signifie donc : ` les hommes (pour les corvées) et le grain (pour les réquisitions), tout cela est à Li-sie',
8 En d'autres termes, les gens de Li-sie qui avaient quitté cette ville pour se réfugier dans les Six Cités, déclarent qu'ils ne peuvent pas s'acquitter des corvées et des taxes qu'on réclame d'eux, car leurs hommes et leurs grains sont restés à Li-sie et ils ne peuvent pas aller les prendre. Ils demandent donc qu'on les libère purement et simplement des corvées et des taxes. Ici prend fin la requête des gens de Li-sie ; c'est maintenant l'officier chinois qui va parler.
Le mot 1E a da être oublié ici par le scribe.
'° Suppléez `à ce qu'on trouve juste ou admissible.'
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