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Ancient Khotan : vol.1 | |
古代コータン : vol.1 |
Part I] DOCUMENTS FROM DANDAN-UILIQ 535
s'étaient mis à la tête de leurs officiers et de leurs soldats, avaient fermé leur territoire et s'étaient tenus sur la défensive ; à plusieurs reprises ils avaient envoyé des messagers apporter des requêtes (à l'Empereur), mais aucun d'eux n'était parvenu à destination et (ces deux hauts fonctionnaires) étaient restés sans nouvelles depuis plus de dix ans. En cette année, ils envoyèrent des messagers qui, en prenant des chemins détournés et en traversant les divers peuples Hou Hui, arrivèrent en venant du pays des Houei-ho ri iet (Ouïgours) ; l'Empereur les félicita ; le septième mois, le jour wou-wou, qui était le premier du mois, il promut (Li) Yuan-tchong à la
dignité de Grand protecteur général de Pei-t`ing 4E A et lui conféra le titre nobiliaire de Roi de
la commanderie de Ning-sai (près de Si-ning) ert,m a lie1; il nomma (Kouo) Hin Grand protecteur général
du Ngan-si pus, tsie-tou-che des Quatre Garnisons ni *tlyfe, et lui conféra le titre
nobiliaire de Roi de la Commanderie de Wou-wei (Leang tcheou) je g T. Les officiers et les soldats
furent promus en comptant au septuple leur temps de service.'
Le jour ping-tseu, on conféra à Yuan Kouang-t`ing 3 ra, préfet défunt de l'arrondissement de Yi
(Hami), le titre posthume de président du ministère des travaux publics. A la fin de la période tien-pao (742-755), (Yuan) Kouang-t'ing était préfet de l'arrondissement de Yi (Hami) lorsque les Tibétains s'emparèrent
de la région de Ho et de Long Fg. (Yuan) .Kouang-t`ing se défendit avec énergie pendant plusieurs
années ; les T`ou-po (Tibétains) eurent recours à cent moyens pour l'attirer, mais ne purent le soumettre. Lorsque les vivres furent épuisés, que les armes de guerre eurent été toutes employées et que la ville fut sur le point de tomber au pouvoir de l'ennemi, Yuan Kouang-t'ing commença par tuer sa femme et ses enfants, puis il se brûla lui-même. C'est quand les envoyés de Kouo Hin arrivèrent à la cour qu'on fut pour la première fois informé de ces faits et c'est alors qu'on conféra un titre posthume à Yuan Kouang-t`ing:
En 783, révolte de Tchou Ts'eu * a qui s'empare de la capitale Tchang-ngan (Si-ngan fou) et qui se
proclame Empereur de la grande dynastie Ts'in 1, puis, l'année suivante, Premier empereur céleste
de la dynastie Han ' .. Il est vaincu et tué du cinquième au sixième mois de l'année 784.
A la suite de ces évènements, le Tseu tche t'ong kien ajoute (automne 784) :
` Auparavant, quand l'empereur avait lancé les T'ou-po (Tibétains) à l'attaque de Tchou Ts'eu * a, il leur avait promis que, s'ils réussissaient dans leur entreprise, il leur donnerait les territoires de Yi ff (Hami),
de Si ~tj (Tourfan) et de Pei-t`ing g (près de Goutchen). Quand Tchou Ts'eu eut été mis à mort,
les T'ou-po (Tibétains) vinrent réclamer ces territoires ; l'Empereur était disposé à envoyer aux commandants
des deux garnisons (de Ngan-si et de Pei-t`ing), Kouo Hin I, 0et Li Yuan-tchong n 2., l'ordre de
revenir à la cour, et il était prêt à livrer ces territoires (aux Tibétains). Mais Li Pi' - M tint ce discours :
" Les gens de Pei-t`ing et de Ngan-si ont un caractère fier et brave ; ils tiennent en respect les cinquante-sept royaumes des contrées d'occident2 ainsi que les T'ou-kiue des Dix Tribus. En outre ils séparent en deux la puissance des T'ou-po (Tibétains) et les empêchent de masser tous leurs soldats pour faire des empiètements du côté de l'est. Comment donc les livrerions-nous en restant les mains jointes 3? En outre, les habitants de ces deux garnisons, quoique se trouvant isolés dans une région lointaine, ont agi avec le plus entier loyalisme et ont déployé tous leurs efforts pour défendre avec énergie depuis près de vingt ans les intérêts du gouvernement chinois ; ils sont vraiment dignes de compassion. Si un beau matin on les abandonne pour les livrer aux barbares, ils en éprouveront certainement un profond ressentiment dans leur cœur, et, quelque autre jour, ils viendront à la suite des T'ou-po (Tibétains) faire des ravages comme s'ils avaient à venger un grief personnel. D'ailleurs, récemment, les T'ou-po (Tibétains) ont gardé l'expectative et n'ont pas avancé, hésitant secrètement entre deux partis 4 ; ils ont fait un grand pillage à Wou-kong
7, et ne se sont retirés qu'après avoir reçu une rançon a. Quel service nous ont-ils rendus ? "— Les membres de l'assemblée délibérante approuvèrent les paroles de Li Pi et l'Empereur ne livra donc pas ces territoires.'
j Les paroles de Li Pi se retrouvent dans la biographie de cet homme d'état (Tang chou, chap. cxxxix. p. 5 ro).
2 Cf. P. 534, n. 4.
' C'est-à-dire sans agir, sans faire aucun effort pour conserver ces territoires.
4 Leur dévouement à la cause de l'Empereur n'était pas sincère.
6 Le quatrième mois de l'année 784, les Tibétains avaient rançonné la ville de Wou-kong, qui était à 4o li à l'est de la sous-préfecture actuelle de Mei ai (préf. de Fong-siang, prov. de Chàn-si).
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