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0365 Serindia : vol.3
セリンディア : vol.3
Serindia : vol.3 / 365 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000183
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Part ii]   LES DONATEURS   1395

je cherche aujourd'hui à restituer le sens véritable. Toutes ces raisons paraîtront suffisantes, sans doute, pour justifier l'étude préliminaire dans laquelle je vais m'engager tout d'abord.

À tout seigneur, tout honneur. Le dix-septième jour de la septième lune de la huitième année de Tai-p`ing

hing-kouo i: 2   I ' un fonctionnaire de Touen-houang voue une peinture (Ch. lvii. 004, Pl. LXVI) à
Kouan-che-yin Fou-sa. Les voeux qu'il forme portent aussi bien sur les destinées futures de son âme que sur la prospérité de ses enfants et de ses petits-enfants. Il souhaite qu'ils vivent dix mille fois mille ans, qu'ils croissent en richesse, en honneur, en bonheur, en abondance ; s'il pense à l'avenir, il n'oublie pas le passé et il souhaite que les sacrifices se perpétuent sans limite sur l'autel des ancêtres. Enfin, après avoir songé à sa famille, il se préoccupe de l'empire. Il demande à Kouan-yin la tranquillité du territoire, la prospérité non seulement de ceux qui lui sont chers, mais de son pays. À lire l'inscription votive, on le sent préoccupé tout autant de ses administrés que de sa famille.

La tradition chinoise s'y mêle à l'inspiration bouddhique. Sans doute, l'âme doit être conduite dans le bon chemin ; mais ces voeux pour la perpétuation des sacrifices aux ancêtres, pour une postérité nombreuse et florissante répondent à un idéal purement chinois, formé longtemps avant l'intervention du bouddhisme, et qui correspond à la conception chinoise du bonheur.

Les inscriptions votives nous ont conservé des renseignements précieux sur ce fonctionnaire de Touen-houang

et sur sa famille. Il s'appelait Mi Tseu(?)-te   (?) f~~. Il est figuré sur la peinture dans l'acte de
l'adoration, tenant dans ses mains une cassolette à encens d'où s'élève la fumée du parfum sacré. Il est accompagné de trois fils et de deux petits-fils, tous vêtus comme lui du costume de fonctionnaire. Trois autres petits-fils et un arrière-petit-fils, encore enfants, l'accompagnent ainsi que sa femme, sa fille et ses belles-filles.

La famille' entière, telle qu'elle est représentée, est composée comme suit : Le préfet Mi -Tseu(?)-te et son

épouse dont le nom de famille est Ts`ao V, leur fils Yuan-tch`ang   et sa femme dont le nom de famille
est Yin P. ; leur second fils (?)-ying OZi et sa femme dont le nom de famille est Wang T.; leur troisième fils

Po-tch`ang   p et sa femme dont le nom de famille est K`ang   . À côté de la donatrice on voit leur fille.
L'inscription qui la concerne nous dit expressément qu'elle a quitté sa famille pour entrer dans la famille Li.

Puis nous trouvons le petit-fils Tch`eou-t`a 4   2 et sa femme, du nom de famille Tchang N. Ils ont un

enfant, figuré debout, à côté de sa mère. Enfin les petits-fils Tcheou-ting   et Tcheou-eul   k, en

vêtements de jeunes garçons, le petit-fils Tchang-tien   «itil et l'arrière-petit-fils portant tous deux la robe des
enfants, complètent ce groupe déjà nombreux.

Nous rencontrons ensuite (Ch. coiol) un personnage chargé de nombreux titres. Il est tsie-tou-ya-ya tify A

yin-ts`ing-kouang-lou ta fou ^ *   "t A A, cheou tsouo-ts`ien niu-wei tchong-lang tsiang ~`' t

gl   gl+ ' kien-kiao kouo-tseu tsi-tsieou   wgi   iN et en même temps tien tchong chen

yu-cheu   T   p. Malgré leur abondance, ces titres ne permettent guère de préciser quelles étaient les
fonctions de ce fonctionnaire subalterne. Nous savons par l'inscription votive qu'il s'appelait Tchang Ho-yong M j + , que sa femme était de la famille P`engi et qu'il invoque la protection de Bhaishajyaguru, le Buddha de médecine, afin de rentrer dans son pays natal rapidement et sans éprouver aucun malheur. Autant par le caractère de la peinture que par les vêtements des donateurs, la donation semble avoir été faite sous la dynastie des Tang. Cependant le district de Touen-houang était si fréquemment coupé, dès cette époque, du reste de l'empire, que le fonctionnaire, rentrant dans sa patrie après avoir accompli les devoirs de sa charge, avait d'abondantes raisons de craindre les dangers du retour.

Une autre peinture (Ch. 00167, Pl. LXI) appartient à la catégorie des vœux faits pour les morts. Elle est

offerte à la gloire de Kouan-che-yin par un membre de la famille Tchang   qui se glorifie de brûler sans cesse
des parfums et d'entretenir une lampe perpétuelle en souvenir des parents morts. Ceux-ci figurent à la place

des donateurs. C'est d'abord le père mort Tchang Yuan-tchou   ', puis l'un de ses fils, capitaine d'une
compagnie d'infanterie à Touen-houang ; puis un troisième personnage, frère ou cousin de celui-ci, portant, comme les autres, le costume de fonctionnaire. De l'autre côté, se trouvent leurs femmes respectives. La mère a pour nom de famille Li -f, les belles-filles ont pour nom de famille : l'une Sung 1, l'autre Fan 1&.

1 C'est-à-dire le 27 août 983, sous la dynastie des Song.

2 [` Ugly Otter', a depreciatory name, such as given to children in order to avert the influence of evil spirits.—A. D. W.]

8 P 2