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0371 Serindia : vol.3
セリンディア : vol.3
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doi: 10.20676/00000183
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Part iii]   LES MANDALAS   1401

LES MANDALAS

INTRODUCTION

Les peintures bouddhiques rapportées de Touen-houang par Sir Aurel Stein constituent l'un des ensembles le plus nombreux et le plus divers que nous ayons à ce jour pour étudier la constitution de l'iconographie du bouddhisme du Nord dans l'Asie centrale. Les peintures, provenant de la même source et rapportées par la Mission Pelliot ; les peintures, les fragments de fresques ou les fresques rapportées par les Missions allemandes, russes ou japonaises, la plupart antérieures aux peintures de Touen-houang, offrent aujourd'hui à celui que ces questions intéressent, un amas de matériaux d'une richesse exceptionnelle. Il faudra sans doute des années pour en tirer tous les renseignements qu'ils peuvent livrer, résoudre tous les problèmes qu'ils soulèvent. On aperçoit déjà cependant l'intérêt qu'il y aurait pour l'histoire de l'art et de la religion bouddhiques à en poursuivre une étude comparative et à rassembler dans un cadre historique ces éléments épars. Non seulement ils montrent à un observateur averti le lien qui les rattache les uns aux autres, les influences mutuelles et le développement commun ; mais encore ils révèlent des origines lointaines qui, à travers la Bactriane, la Perse sassanide et l'Inde, rappellent des civilisations plus proches de notre histoire, et dévoilent la lointaine extension du monde antique dont l'inspiration vient mourir au seuil des terres chinoises.

Il serait prématuré, cependant, de s'engager dès à présent dans une aussi vaste étude. Si les matériaux existent, s'ils semblent prêts à livrer leur secret et si l'enthousiasme de la découverte les anime d'une vie cachée, l'esprit critique n'en reprend pas moins ses droits. Il montre combien serait éphémère un effort qui, fondé sur des ressemblances superficielles et une étude insuffisante, conduirâit à une construction où la chimère et la fantaisie des hypothèses prendrait la place de l'analyse réfléchie et d'une sûre explication. Quelque tenté que l'on puisse être de tracer dès à présent une esquisse de cette histoire ensevelie sous les sables, prodigieusement nouvelle parce qu'elle révèle un monde et une civilisation il y a peu d'années encore inconnus, il faut se résigner à remettre à plus tard cette œuvre brillante. Pour le moment, les monographies s'imposent. Il nous faut des analyses précises et sûres des documents découverts. Ceux qui ont la bonne fortune d'être les premiers à les étudier se doivent de construire, dès le premier abord, des fondations durables à l'édifice futur. Il leur appartient de préparer les matériaux d'une oeuvre qui renouvellera l'histoire. Il faut que cette étude préliminaire soit faite dans des conditions telles que les conclusions les plus importantes soient définitives. Plus modeste, leur effort sera plus durable. Quand on a l'honneur de manipuler les sources de l'histoire, on peut bien faire le sacrifice des brillantes constructions qui n'ont que trop occupé le passé aux exigences de la science moderne qui comporte la collectivité de l'effort.

Telles sont les raisons qui m'ont conduit à écrire le présent travail. Chargé par Sir Aurel Stein et le Ministère anglais des Indes de l'étude des peintures bouddhiques de Touen-houang, j'ai été amené, après trois ans de travail, à juger la question si complexe que cette étude monographique devait elle-même se trouver divisée en monographies diverses. C'est par une série de travaux d'approximation qu'on en pouvait saisir l'ensemble. Aussi ai-je essayé de me plier à cette discipline que je me suis permis d'exposer plus haut. Le résultat de cet effort est l'essai que je présente aujourd'hui sur les mandalas de Touen-houang.

I

La Date et les Origines des Mandalas.

Parmi les peintures bouddhiques rapportées de Touen-houang par la Mission Stein, les mandalas forment un groupe à part. Du moins, est-il bien facile de les déterminer lorsqu'ils apparaissent sous une forme largement développée, avec la nombreuse figuration qu'ils comportent. Si l'on parcourt la collection des photographies des fresques de Touen-houang systématiquement relevées par la Mission Pelliot,7 il est 'facile de voir que le sujet d'un grand nombre de ces fresques n'est autre qu'un ensemble d'images groupées autour d'un personnage central et qui constitue en quelque sorte le Paradis d'un Buddha. Les peintures ne font que répéter, en les réduisant quelquefois, ces ordonnances fastueuses. Tandis qu'à Chötschö les grandes fresques rapportées par M. von Le Coq nous

° Cette collection de photographies a 6.6 donnée par M. Pelliot à la Bibliothèque d'art et d'archéologie fondée par M. Dc•ucet.

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