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0372 Serindia : vol.3
セリンディア : vol.3
Serindia : vol.3 / 372 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000183
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1402 PAINTINGS FROM THE CAVES OF THE THOUSAND BUDDI-IAS [App. E

montrent une préférence marquée pour la représentation de scènes de Pranidhi,8 Touen-houang nous révèle au contraire le goût des représentations paradisiaques et un envahissement plus marqué dans l'iconographie des Bouddhas fabuleux.

Il n'en faudrait pas conclure cependant que la représentation des mandalas n'était pas usitée dans le Turkestan oriental et à Chötschö même. Les hautes fresques ont été détruites en grande partie. Seules, les portions les plus basses ont été préservées par le sable sous lequel elles étaient ensevelies. Le reste des peintures a dû être vite effacé par le vent furieux qui, soulevant des ouragans de sable, les usait sans remède en mitraillant le mur de parcelles de silice qui le passaient à l'émeri. Cependant, les parties basses de certaines fresques suffisent pour que l'on puisse y déterminer la représentation d'un mandala. C'est le cas par exemple pour les fragments de fresques reproduits dans les planches 8, 32,0 45 (fragments e et c) ;10 46 (fragment f ).11 L'étude de ces fragments et leur comparaison avec les mandalas bien déterminés de Touen-houang mettent ces conclusions hors de doute.

Il est possible de fixer d'une manière assez précise l'époque à laquelle les mandalas de Touen-houang furent exécutés. Certaines de ces peintures portent la date à laquelle elles furent vouées au temple par de pieux donateurs. On relève sur un mandala de Bhaishajyaguru (Ch. 00224) la date de 939 : c'est la plus ancienne. Un mandala, de Kouan-yin (xlvi. 0013), porte la date de 957 ; un autre, de Kouan-yin (xxi. cor), 963 ; deux autres, de Kshitigarbha (lviii. 003), 963 ; un autre, d'Amitâbha (xlvi. co8), 952 ; enfin un autre, de Kouan-yin (00167), 972?2 D'autre part, sur l'ensemble des peintures de Touen-houang, on relève les dates extrêmes de 864 à 983 ; on peut donc conclure avec certitude que les représentations de mandalas à Touen-houang remontent au plus tôt à la deuxième moitié du Ix° siècle et ne sont pas postérieures à la fin du X°. Devons-nous conclure de ces données que nous avons ici les premières représentations peintes des mandalas à large ordonnance, constitués sous leur forme définitive ? Ce que j'ai dit plus haut à propos de la représentation de mandalas dans les fresques de Chötschö infirmerait cette manière de voir car, quelle que soit l'opinion que l'on puisse professer sur la date de ces fresques, il paraît bien difficile de pouvoir les considérer en tout état de cause comme postérieures au ville siècle. Sans doute, nous n'avons pas à Chötschö le mandala dans son intégrité, mais comme on le verra par la suite, les figures représentées sur les parties inférieures des fresques prouvent à toute évidence que le mandala disparu en partie comportait le plus large développement possible.

Il est donc évident que la représentation des mandalas était déjà une habitude acquise avant les figurations que nous rencontrons à Touen-houang au ix° siècle. Elle remonte sans aucun doute au vII° et au ville siècle. Pouvons-nous la faire remonter plus haut encore et chercher au delà du Turkestan oriental son lieu d'origine ? Un document, très difficile à interpréter, tendrait à me faire donner à cette question une réponse affirmative.

Il s'agit d'une peinture (Ch. xxii. co23, Pl. LXX ; TIr. B., Pl )(IV) malheureusement en lambeaux et qui constitue l'un des documents figurés les plus intéressants de tous ceux qui sont venus de Touen-houang. Elle rassemble des figures de Buddhas et de Bodhisattvas dont le caractère gandhârien frappe dès le premier abord. Sur la soie vieillie et brûlée par le temps, certaines inscriptions ont subsisté par endroits. Des fragments que j'ai pu lire, il résulte que la peinture représente un assemblage d'images adorées dans l'Inde. Soit que le peintre ait travaillé d'après des documents rapportés de l'Inde, soit qu'il ait lui-même, au cours d'un pèlerinage, copié sur place ses modèles, le caractère indo-grec s'est conservé à travers le dessin chinois de telle manière que sa fidélité ne peut faire l'ombre d'un doute.

À côté de certaines des figures, l'inscription a, au moins en partie, subsisté ; elle permet d'identifier le lieu dans lequel était adorée l'image sacrée. Mais d'autres restent sans inscription et sont même en partie détruites. Parmi ces dernières, il est une composition dans laquelle un assistant seul a subsisté. C'est le Bodhisattva du soleil. Il devait avoir pour compagnon le Bodhisattva de la lune et tous deux se trouvaient de part et d'autre d'une figure centrale. À côté du Bodhisattva du soleil, il en subsiste assez pour démontrer la présence de la figure centrale. Or, si nous .en croyons les peintures de Touen-houang, cette figure centrale ne pourrait être autre qu'Avalokiteçvara et nous aurions ici un mandala du Bodhisattva de Miséricorde.

Cela peut faire remonter jusqu'en Inde l'origine des mandalas dans ses dispositions caractéristiques, telles qu'elles nous apparaissent sous une forme définitive à Touen-houang. Ce n'est plus en effet les représentations

8 On désigne ainsi le vœu initial qui ouvre la carrière d'un   10 Fragments d'un Paradis d'Avalokiteçvara aux onze têtes

Bodhisattva.   et aux mille bras.   " Idem.

9 Fragment d'un Paradis d'Avalokiteçvara.   12 [See above, p. 1336, for correct date.]