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Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 |
INTRODUCTION xi
Quant aux officiers chinois, ceux qui apparaissent le plus souvent sont les capitaines] 1
qui sont à la tête des compagnies, puis les heou tchang pc 2 qui doivent avoir été les chefs des
tours de guette, et les heou che 3 qui sont peut-être les subordonnés des heou tchang. Nous
trouvons aussi mentionnés les tou-wei ,f ou commandants militaires ; ce titre semble
notamment avoir été celui de l'officier surveillant la fameuse Porte du Jade (Yu men kouan).4
Les soldats de garnison étaient les uns à pied, les autres à cheval ; les fiches Nos 279-283 et 286 font mention expresse des cavaliers. Dans divers cas on nous informe si un soldat voyage à pied (No f45) ou à cheval (Nos 614, 662).
A côté des hommes, il semble qu'il y ait eu dans les postes des chiens de garde qui étaient officiellement reconnus comme appartenant à la garnison et comme ayant droit à la pitance (No 487).
4
Le premier devoir des soldats cantonnés dans les stations avancées de l'Ouest était de monter la garde, et, en cas d'alerte, de donner l'alarme en allumant un bûcher ; dès que le poste le plus voisin recevait ce signal, il le répétait, et, par cette sorte de télégraphie optique, la nouvelle se transmettait de proche en proche, prévenant successivement toutes les petites garnisons qui couraient aux armes.5 Dans une de nos fiches,6 un officier s'accuse d'avoir été fautif en ne surveillant pas bien les signaux de feu. Dans une autre,? on donne l'ordre à une petite garnison de ne plus allumer de bûchers, parce qu'elle est trop distante du poste le plus voisin pour que ses signaux soient aperçus. Enfin plusieurs fiches 8 nous montrent qu'on notait avec soin par écrit l'heure exacte à laquelle un signal de feu était apparu.
L'usage des signaux de feu n'a pas été inventé par les Han ; il existait bien avant eux ; on raconte en effet l'anecdote suivante dans la biographie de Wou-ki 41,1„ „ seigneur de Sin-ling
~ä ,•, qui mourut en 243 av. J.-C. : Wou-ki était en train de jouer aux dames avec le roi de
Wei : lorsque la nouvelle arriva de la frontière du Nord par signaux de feu que des bandes ennemies du pays de Tchao étaient survenues et menaçaient d'envahir le territoire.9 Le roi de Wei abandonna aussitôt la partie et voulut prendre des mesures pour repousser l'incursion ; mais Wou-ki le tranquillisa en lui disant que le roi de Tchao était à la chasse et que c'était par erreur qu'on l'avait cru animé d'intentions hostiles.
On distinguait, d'après le combustible dont ils étaient faits, les fong », qui étaient les bûchers
de jour destinés à produire beaucoup de fumée, et les souei , qui étaient les bûchers de nuit dont
la flamme claire perçait les ténèbres.10 Sseu-ma Siang jou 16 7g tri, mort en I 1 7 av. J.-C.,
écrit dans une de ces compositions littéraires : ` Lorsque les soldats des commanderies de la frontière apprenaient que les bûchers de jour avaient été enflammés ou que les bûchers de nuit avaient été allumés, tous prenaient leurs arcs et s'élançaient au galop, se chargeaient de leurs armes et partaient.' 11
9 Che ki, chap. ]xxvii, p. i r° : 4E ~ * ä
' Cf. les Nos 42, 43, 45, 49, 54, 56, 136, 157, 271, 377,
436, 463, 482, 484, 490, 562, 563, 564, 565, 568, 572, 596, 600, 604, 681.
2 Cf. les N0e 55, 58, 66, 80, 83, 168, 169, 314, 377, 390, 439,
471, 483, 487, 492, 536, 552, 553, 571, 592, 613, 617, 662.
3 Cf. les NOs 62, 66, 81, 190, 262, 405, 459, 460, 542,
552, 553. 4 Cf. les Nos 136, 137, 4z8, 451, 483 (?).
5 Cf. le No 432.
6 Cf. le No 567. - On retrouve dans le No 438 l'expression
I Cf. le No 552. 6 Cf. les NOs 84, 85, 86, 87.
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lo Une de nos fiches (No 552) distingue nettement les signaux de fumée pour le jour et les signaux de flamme pour la nuit. On sait que le même système de signaux était employé sous l'empire romain. Cf. Végèce, livre 111, chap. 5: ` Si divisae sint copiae, per noctem flammis, per diem fumo, significant sociis, quod aliter non potest nuntiari.'
11 Che ki; chap. cxvii, p. r 1 r° : A ` Z ± M
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