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0023 Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1
Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 / Page 23 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000255
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INTRODUCTION   xiii

incessamment, trouvant un cheval nouveau tous les dix /1 dans un relais de poste ; une courte

poésie de Wang Wei   g (699-759) évoque à nos yeux ce tableau 1 :

` Tous les dix li, c'est un cheval qui part ; — tous les cinq li, c'est un fouet qui se lève 2 ; — un ordre militaire du Protecteur général (tou hou) 3 est arrivé, — annonçant que les Hiong nou assiégeaient Tsieou-ts`ivan 4 ; — mais précisément alors volaient les flocons de neige sur la montagne où sont les passes (de la muraille) — et les signaux de feu n'ont pu faire aucune fumée.'

Les hommes qui étaient chargés d'allumer les signaux de feu avaient pour fonction de surveiller

la frontière. L'acte d'exercer cette surveillance s'exprime par les mots ik     5 ; lorsque cette

surveillance s'exerçait dans la région où était la grande muraille, on disait qu'on était ` monté sur la

barrière' G   . Le célèbre lettré Ts`ai Yong   g, en 178 p. C., ou peu après, fut banni dans
une localité située près de l'actuel Chen-chouei hien j J iJ , au nord du Chan-si; il adressa de là une

requête à l'empereur pour lui présenter son ouvrage historique, intitulé Heou Han ki ! A:3 ;

il débutait par ces mots : ` Quand je suis arrivé au lieu de mon bannissement, je suis monté sur la barrière pour y surveiller les signaux de feu ; ma fonction a été de faire le guet.' 6 — Nos fiches présentent souvent l'expression.7

5

La surveillance de la frontière n'était pas la seule tâche qui incombât aux soldats de garnison. Ils étaient encore chargés d'assurer le ravitaillement des ambassades chinoises qui se rendaient dans les pays d'Occident ; pour ce faire, ils devaient avoir des approvisionnements de grain, et, comme les transports de céréales dans des contrées aussi lointaines auraient été impossibles, ils devaient donc cultiver eux-mêmes des champs dont la moisson leur fournissait le grain nécessaire. Ces soldats de garnison (.' ;?i) étaient donc en même temps des soldats laboureurs (JJ A ou 1j 'Ç) ; ils formaient de véritables colonies militaires.

C'est peu après l'année roi av. J.-C. que nous voyons mentionnées pour la première fois les colonies militaires de l'Ouest : ` Dans la région de Louen-t'ai et de K`iu-li (au sud-ouest de Karachar), dit le Ts'ien Han chou, il y avait plusieurs centaines de colons militaires ; on établit là un Commissaire impérial des ambassadeurs pour diriger (ces gens) et protéger (leurs cultures) afin de subvenir aux besoins des ambassadeurs envoyés dans les pays étrangers.' 8

Nos fiches 9 nous montrent, en effet, vers l'an 95 av. J.-C., une ambassade chinoise à Yarkand qui s'arrête dans une des stations militaires situées à l'ouest de Touen-houang et qui s'y fait donner des rations de nourriture pour ses hommes ; le cortège de l'ambassadeur est de quatre-vingt-sept personnes, ce qui s'accorde bien avec ce que nous apprenons par ailleurs de l'importance numérique

    AV.--t

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6 Commentaire du Heou Han chou (chap. xc, b, p. 8 vo) :

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3,34. J`   .Olco (Voyez Ts'ivan Tang che,

éd. lithographique, chap. y, p. vo.)

2 Parce qu'après avoir galopé pendant 5 li le cheval corn- mence à donner des signes de lassitude ; il faut alors l'exciter avec le fouet pour qu'il continue à courir. Tous les io li, on change de cheval.

3 Sur le titre de Protecteur général, qui fut institué en 6o av. J.-C., cf. p. vii, lignes 14-18.

4 La commanderie de Tsieou-tc'ivan avait son siège administratif dans la ville qui est aujourd'hui Sou-tcheou fou

(prov. de Kan-sou).   ó Cf. p. ix, n. 3.

to Dans le Ts'ien Han chou (chap. xciv, b, p. 4 r0), le commentateur Yen Che-kou dit : ` L'expression tch`eng sai signifie qu'on monte sur la muraille et qu'on la garde '

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7 Cf. les Nos 6o, 189, 265, 432, 495, 623.

8 Ts'ien Han chou (chap. xcvi, a, p. 1 vo): J(JJtr,f0s.

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g Cf. les NOS 310 et 311.