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0027 Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1
Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 / Page 27 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000255
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INTRODUCTION   xvii

Les recettes médicales 1 sont écrites sur de minces lamelles de bambou qui sont toutes de dimensions identiques et qui devaient par conséquent former un recueil ; il ne semble pas cependant que ces ordonnances à l'usage des hommes ou des animaux aient constitué un véritable livre ; c'était plutôt un ensemble de formules qu'un médecin avait dû réunir, soit parce qu'il avait eu à les prescrire dans certains cas, soit parce qu'il voulait se les rappeler pour s'en servir plus tard. — La fiche N° 395 pourrait être aussi un fragment d'un traité de médecine, mais le texte est trop court pour qu'on puisse comprendre quel était l'objet de la discussion à laquelle il se rapporte.

Les vocabulaires paraissent avoir été de diverses sortes : en effet, à côté de trois fiches 2 appartenant à cette catégorie que nous ne pouvons rapporter à aucun ouvrage connu, nous trouvons d'assez nombreux fragments 3 d'un petit livre qui est fort célèbre en Chine, le Ki tsieou lchang

       ,; nous avons cherché à montrer,4 en parlant de ces fragments, l'importance du rôle que
joua le Ki tsieou tchang dans les écoles primaires à l'époque des Han orientaux ; la popularité de ce traité nous est confirmée par le fait même qu'il était répandu même dans les postes les plus éloignés de l'empire ; les débris qui en ont été découverts par M. Stein sont les plus anciens manuscrits qu'on possède d'un livre chinois ; ils seront sans doute estimés à très haut prix par les lettrés qui ont déjà fait de nombreux travaux critiques sur le texte du Ki lsieou tchang. La fiche N° 8 pose un problème intéressant, car elle donnerait à croire que l'auteur du Ki lsieou tchang- fit école et qu'il eut des imitateurs qui continuèrent son oeuvre en se réclamant de lui.

Il eût été intéressant de retirer aussi des sables du désert quelques lignes de ces ` Biographies

des femmes éminentes ' (lie nìu /chouan §4 #   ) que Licou Hiang J   écrivit à la fin
du premier siècle de notre ère ; peut-être en effet ce livre pénétra-t-il jusque dans les régions sauvages de l'Extrême-Ouest, puisqu'une fiche (No 622) nous en a conservé le titre.

Citons enfin parmi les trouvailles de M. Stein, bien que ce ne soient pas, à proprement parler, des livres, une fort curieuse table de multiplication (No 702) et divers fragments de calendriers ; ces derniers documents nous permettent d'établir avec une certitude absolue le calendrier des années 63 av. J.-C.,5 59 av. J.-C.,6 57 av. J.-C.,' 39 av. J.-C.,8 94 p. C.,' 153 p. C. ;10 nous avons ainsi un moyen de vérification qui nous confirme l'exactitude rigoureuse des calculs du chronologiste chinois Wang Yue-tcheng y H tc !' Dans un cas seulement,12 à propos de l'année 96 av. J.-C., nous sommes amenés par nos fiches à introduire une correction dans ces calculs. Il reste d'ailleurs encore quelques obscurités dans la disposition de ces anciens calendriers ; c'est ainsi que nous ne sommes pas parvenus à déterminer ce qu'étaient les ` points fixes ' distribués de douze jours en douze jours ou de treize jours en treize jours à l'intérieur de l'année.13

9

Cette esquisse de la vie des garnisons chinoises dans les pays d'Occident aux environs de l'ère chrétienne ne serait pas complète si on ne cherchait pas à deviner quels sentiments animaient les soldats qui étaient expatriés dans ces contrées lointaines. La poésie chinoise nous permet de nous en faire quelque idée ; ce n'est pas à vrai dire la littérature des Han qui nous fournira les matériaux dont nous avons besoin, car elle est à peu près muette à ce sujet ; mais nous pouvons nous renseigner auprès des écrivains d'époques plus récentes, notamment auprès de ceux qui illustrèrent la dynastie des T `ang.

' Nos 524-534• 3 Nos 1-7.

6 Nos 25-35.

e No 537• 1344

2 Nos 397, 603 (?), 671.

4 Cf. pp. 2-3.   6 WB 9-24.

7 No 36.   8 No 429.

'0 NO 680.

" On sait que le père Hoang s'est servi de l'ouvrage de Wang Yue-tcheng pour écrire sa Concordance des chronologies neoméniques chinoise et européenne.

12 Nos 304 et 308.   13 Voyez p. 14, 1. 4 et suiv.

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