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0032 Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1
Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 / Page 32 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000255
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xxii   INTRODUCTION

(Le mari) écrit une lettre pour l'envoyer à la demeure de l'intérieur (de la Chine) :

` Mariez-vous à quelque autre (écrit-il) et ne restez pas à m'attendre.'

Soignez bien vos nouveaux beaux-parents 2

Et parfois pensez à moi, votre ancien mari.'

La réponse arrive à la localité de la frontière :

` Seigneur (dit la femme), quelle fâcheuse parole avez-vous prononcée ?

C'est parce que vous êtes dans le malheur et dans la peine.

De quel droit retient-on ainsi les enfants d'autrui ?

Si on donne le jour à un fils, qu'on se garde de l'élever ;

Si on donne le jour à une fille, qu'on la nourrisse avec de la viande sechée.3

Seigneur, ne voyez-vous pas au pied de la grande muraille

Les ossements des hommes morts qui s'enchevêtrent ?

Depuis que nous avons lié ensemble nos cheveux et que je vous sers,

J'ai été toujours satisfaite dans mes sentiments et dans mes pensées.

Je comprends bien quelles peines vous endurez à la frontière ;

Comment votre humble servante pourrait-elle rester longtemps en vie ?'

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Si l'homme qu'on arrache à son foyer dans les provinces de l'intérieur de la Chine est à plaindre, plus digne encore de pitié est peut-être celui qui habite les régions de la frontière, car ce n'est pas lui seulement, ce sont tous les siens qui sont les victimes du sergent recruteur dont le passage est la ruine des familles. C'est ce qu'a exprimé sous une forme saisissante Tso Yen-niera

k   , au commencement du troisième siècle de notre ère : G

Il est bien malheureux, l'habitant de la frontière :

En un an, il a trois fois díû suivre l'armée.

Trois de ses fils sont allés à Touen-Izoztang ;

Les deux autres se sont rendus dans le Long-sz.

Tandis que ses cinq fils sont ainsi partis pour combattre au loin,

Leurs cinq femmes sont toutes enceintes.

I Il renonce à l'espoir de jamais revenir dans son pays.

2 Cette phrase sous-entend que le mari songe avec émotion à ses propres parents qui seront privés des services de leur

belle-fille quand celle-ci aura pris un autre époux.

9 Si on donne le jour à une fille, il faut la nourrir avec la meilleure nourriture ; quant aux fils, ce n'est pas la peine de

les élever, puisqu'ils sont destinés, s'ils deviennent grands, à aller joncher de leurs squelettes le pied de la grande muraille.

' C'est-à-dire depuis que nous nous sommes mariés.

5 Elle a toujours été heureuse avec son mari.

s CI. Kou che chang st; chap. x, p. 8 ro.