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0031 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 31 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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les trois calamités(1), les quatre cours à enceintes de fer(2), le

une question qui semble avoir joué un grand rôle dans les controverses manichéennes, celle de savoir si quelque chose s'interposait entre la lumière Pt l'obscurité (cf. Acta Archelai, chap. 27, p. 39), ou si ces deux mondes étaient simplement contigus, comme l'ombre d'un objet l'est à la lumière (cf. par exemple Titus de Bostra , éd. de Lagarde , I, x , p. 5-6 , et le texte parallèle du Sk.and-gurndnik Vizdr, dans SALEMANN , Ein Bruchstük, p. 20 ). Quant aux trois cc roues» , les Acta Archelai (chap. 8 , S 8 , p. 12 ) nous paraissent en donner une explication assez précise (il s'agit du n démiurge'', c'est-à-dire de l'Esprit vivant) : t'AUP ovv ZOIETTat Ti")v sntpov pyiccv 2se6s acoTir plan TGJV 1livx v xai flnxŒPilv Qvvc6146rLTO xovóav &(c exå xciJovs , ri Tts vnò Tris 6q)6ipas 6 î pEo ftévn, åvt(L LTat TGJV 9VfJCXOPTLJV Tå5 1PVxŒ5 Xal TaUTas O (LÉya5 iCJ617jp Txls åxTiól llaÓWv xaOapí?Et ;Mi (.LETŒ I'&O6t Ti" 6E/krf vn, xai oLTLJS -G/Ar/pot-hm rí 6E)L7f VnnS Ó Jiaxos,

6 2zrap'   'vYpOÖayopeuÓfLEPOS n ; et dans la traduction latine : a Cum ergo
venisset, machinam quandam concinnatam ad salutem animarum , id est rotam, statuit, habentem duodecim urceos; quae per banc spheram vertitur, hauriens animas morientium quasque luminare majus, id est sol , radiis suis adimens purgat et lunae tradit , et ita adinpletur lunae discus , qui a nobis ita appellatur.» Le texte des Acta Archelai ne parait avoir de correspondant exact nulle part. A ses douze cc seaux', correspondent , dans Épiphane (Haeres., Lxvi , g , cité par

°      FLUGEL, Mani, p. 231), les douze signes du zodiaque ; la parenté paraît certaine.
Par contre , le Fihrist et Sahrastâni font monter les âmes des morts vers le soleil et la lune par la cc colonne de gloire') dont il sera question plus loin

°   ( cf. FLE GEL , Mani , 2 2 7-2 3 4 ) ; c'est une autre tradition , car pour les Acta Archelai
(et pour Épiphane), la a colonne de gloire» est au contraire la dernière étape des âmes qui ont déjà passé par la lune et le soleil. Nous sera-t-il permis de faire une hypothèse sur la cc roue') des Acta Archelai? Les manichéens, qui se figuraient toutes leurs abstractions à l'image d'objets réels, ont dû prendre cette roue dans la réalité. Or la ccmachinen à douze a seaux», qui tourne en puisant les âmes des morts , e'est-à-dire la lumière, toute l'Asie , depuis la Perse jusqu'à la Chine, la connaît bien; c'est la roue élévatrice de l'eau, la cc noria n. 11 nous semble que les trois cc roues” du vent, de l'eau et du feu ont pu être trois cr noria n qui, actionnées par le Roi de Gloire (cf. i; fra , p. 55o, n. 1) , faisaient progressivement monter la lumière délivrée des liens terrestres vers la lune et le soleil.

  1.  E k san-tsai. Ces n trois calamités» reparaissent un peu plus loin , mais ne rappellent rien de connu dans le manichéisme lui-même. Pour une hypothèse à leur sujet , cf. la note suivante.

  2.  ni J   K t'ie-wei sseu-yuan; elles reparaissent un peu plus loin sous
    la forme abrégée de sseu-wei, des quatre enceintes» ; les deux fois, elles sont, précédées des crtrois calamités». Dans un passage des manuscrits pehlvi de Tourfan (Mi LLER , Handschr. , p. 41 ) , on lit : n Et tout autour de cette même terre , il fit quatre murs (cahdr parisp) et trois fossés (seh pdrgen ).» Dans l'ex-

MM. CHAVAN`ES ET PELLIOT.   3