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0146 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 146 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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dignité parfaite, ils attendent les aumônes; si personne ne leur

fait l'aumône, ils vont mendier pour subvenir [à leurs be-

soins] (1). Ils n'emploient que des auditeurs (2) et n'entretiennent

en outre astreints à un mois entier de jeûne. Ce mois de jeûne est connu de l'auteur du Fihrist (FUGEL, Mani, p. 97, 315, 333-334), et des indications astronomiques que donne An-Nadim, ii semble résulter que ce mois de jeûne se plaçait en janvier-février, précédant ainsi, autant que nous en puissions juger actuellement, la grande fête du Béma qui commémorait en mars la mort de Mani. Or il paraît bien que les habitudes des manichéens d'Asie centrale aient été exactement conformes à ces données. Le Khuastuanift (voN LE COQ, Khuastuanift, p. 296 ) prescrit aux auditeurs de garder un mois de c(a)xi(a)pin chaque année ; en principe, caxsapat est dérivé de çiksápada, et désigne les ccdix préceptes» ou ccdix défenses» aussi bien dans le manichéisme que dans le bouddhisme (cf. supra, 11e partie, p. 574), mais il est non moins certain que le n mois de c(a'ixs(a)pt n était devenu dans le manichéisme d'Asie centrale la désignation du mois de jeûne. Or, dans la liste des noms de mois ouigours qui a été conservée par Ulugh Beg, le douzième mois est appelé 41 1(a)gscibát di, ccmois de c(a)xi(a)pin. Sans doute, comme on le verra plus loin ( infra, texte XXXIX), cette liste de mois parait bien s'inspirer des habitudes chinoises; il n'en demeure pas moins que le douzième mois ouigour, correspondant au douzième mois chinois et se plaçant par suite en janvier-février, porte le nom de ccmois de jeûne» , identique à celui du mois de jeûne dans le Khuastuanift et en accord, au point de vue de sa date de janvier-février, avec les indications du Fihrist. Il semble donc bien probable que le nom même du mois ouigour dans Ulugh Beg soit un témoin de l'ancien mois de jeûne par lequel les manichéens de Tourfan terminaient sans doute leur année.

0) Les auditeurs apportaient aux élus leur nourriture; ce sont là les aaumőnesn dont il s'agit. Il ne semble donc pas qu'en principe les élus, comme les religieux bouddhistes, soient allés mendier; ils ne le faisaient, d'après le texte même que nous traduisons, que si les offrandes ne venaient pas spontanément. Cette tournée, quand elle avait lieu, ne devait donc se faire que le soir, vers le coucher du soleil. Mais les religieux ne consommaient pas immédiatement et sur place la nourriture qu'ils recueillaient ainsi. Les prescriptions énoncées dans le traité que nous avons traduit le spécifient : aDans l'endroit où ils s'arrêtent, s'ils reçoivent des aumônes, ils n'en font point un usage privé, mais ils les remettent à la grande assemblée» ; celes aumônes qu'ils reçoivent, ils en font une oeuvre méritoire à l'usage de tous» (cf. supra , ire partie, p. 573, 582). Nous avons signalé, dans les notes relatives à ces passages, que les textes manichéens turcs distinguaient sept soutes d'aumônes, sur lesquelles nous n'avons aucun renseignement.

(2)    t'ing-jen. C'est l'équivalent exact du   t'ing-tchö qui est

employé dans le traité manichéen de Pékin, où il est dit : «Ils obtiennent