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0156 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 156 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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----19.( 146 ).c----   [122]

le royaume de Sou-lin (i), je descendrai naître dans le palais

royal, et me manifesterai comme prince héritier. Je quitterai

ma famille et j'entrerai en religion on m'appellera Mo-mo-ni (2).

une gutturale finale, et on voit par le parallèle de Si-na que yu, ajaden, ne fait pas partie du nom ; le rapprochement nous parait donc à écarter.

(I) Le nom du,royaume de g eie Sou-lin reparaîtra plus loin dans le texte (le Hong Mai ( infra, texte n° XLVI ), qui le cite dans le présent passage du noua hou king et dans une poésie apocryphe faussement attribuée à Po Kiu-vi. On le trouvera également dans un passage du Houen yuan cheng ki, qui ne s'inspire pas seulement du Houa hou king. Il n'est pas connu par ailleurs. Évidemment, on pourrait supposer qu'il y a là un terme fantaisiste de la nomenclature taoïque. Le contexte nous paraît cependant autoriser une autre hypothèse. Le nom de Suristān est connu pour désigner la région de Séleucie et de Ctésiphon (cf. NÖLDEKE , Geschichte der Perser und Araber, p. 15, n. 3).

Il est donné par Hivan-tsang sous la forme   i:   Sou-la-sa-
t'ang-na (cf. Mémoires , trad. JULIEN , 11, 17 8) , et par le Sin t'ang chou sous la

forme   *IJ t   Sou-li-si-tan (cf. T'oung Pao , I I , y, 74). -Mais °s tān ne

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fait naturellement pas partie essentielle du nom. Le Pei che (chap. 97, fol. 7 v°) dit que le royaume de Po-sseu (Perse) a pour capitale la ville de sou-ii; le mot sou est en principe un ancien *suk, mais assez irrégulier; il y a aussi trace de *su, et les deux rimes coexistent aujourd'hui. Le nom de cette

même ville de Perse est d'ailleurs orthographié "=   Sou-lin dans le texte
parallèle du Souei chou (chap. 83, fol. 7 v°) , c'est-à-dire avec le même caractère sou qui est employé dans le texte du Houa hou king et n'a jamais comporté de gutturale finale (cf., sur les formes du Pei che et du Souei chou, Hir,Ttl, China and the Roman Orient, p. 198; M. Hirth y révoque en doute, à bon droit, l'identification de Sou-li ou Sou-lin et de Suse, à laquelle avait songé Bretschneider, mais sans mettre lui-même en avant une autre équivalence). Bien ne s'oppose donc phonétiquement à l'équivalence historique certaine du Sou-li = Suri[stān]. Du Pei che , le nom a passé dans la nomenclature qui fut rétrospectivement imposée sous les T'ang aux pays d'Occident (cf. CHiVANNES, Documents sur les Tou-kiue occidentaux, p. 69). Or il n'y a pas de doute que tout noire texte n'identifie Lao-tseu à Mâni. Albīrūnī qualifie Mani

de cc Babylonien», mais Al-Murtadā précise davantage, et l'appelle 3h°)..1.11 Assuryānī , l'homme du Suristān (cf. KESSLER , Mani, p. 3116, 35o). Il semble donc bien qu'on doive retrouver aussi le Suristān dans le Sou-lin du Houa hou king.

(2)   ç) mo-mo-ni (*m2vat [ ou mzvar ]-ma-n'i ). Dès 1904, l'un de nous

(B. F. F. E.-0., IV, 76o) a proposé de voir dans Mo-mo-ni un original Mär Māni, le cc seigneur Mânin , que M. F. W. K. Müller venait de retrouver dans les manuscrits pehlvi de Tourfan; cette restitution a été généralement acceptée.