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0165 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 165 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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[131]

----~ ~.( 155 ).c-+.----

Lao-tseu a converti les Hou et est monté au ciel. Puis, la

he année du roi Mou , qui était une année kia-chen (-j av.

J.-C.?), il descendit pour visiter la mer Orientale;q uand il

arriva au #   Fou-sang, l'Empereur suprême (5 P) ras-

sembla les immortels de toutes les catégories. Le texte con-

tinue ainsi :

Mi4I   CI 0 fg

I j06 giolÁftA   o   eu.

~

..

L

ttA nouveau, [Lao-tseu] détacha

de lui une incarnation (!) et descendit auprès du roi de la mer

Occidentale, dans le royaume de Sou-lin (2). Il fut appelé

Rosée d'immortalité, Roi suprême de la médecine, envoyé de

la grande Lumière (s). Il sauva et convertit les hommes, les

(1) L'expression , fen-then , cr diviser son corps» , prise au sens de cc s'incarner» , est la même qui est employée dans le traité manichéen de Pékin pour les cc cinq corps lumineux divisés», c'est-à-dire les cinq éléments lumineux émanés de l'homme primitif. Cf. supra, 1 re partie, p. 513.

(2) Sans doute le Süristán; cf. supra, p. i 2 2 , n. 1.

(3) Le dernier de ces trois termes suffirait, à lui seul, pour attester l'inspiration manichéenne du texte; on a vu par le traité de Pékin que l'Envoyé de la grande Lumière n'est autre que 1'i ini. Mais les deux autres noms s'appliquent bien à lui également. Le mot que nous avons traduit ici simplement par

a rosée» est it   han-lou , mot à mot cr rosée douce», qui est l'équivalent
usuel du sanscrit amrta , a ambroisie” , et , dans les textes des géographes chinois médiévaux, répond aussi à la manne; nous n'avons pas traduit par aambroisie» parce qu'il y aurait une sorte de pléonasme dans cc ambroisie d'immortalité». Les textes manichéens de Tourfan ont montré que les manichéens turcs avaient adopté, pour cc ambroisie» , le mot iranien n6-à' (persan j 3 nöi , a ambroisie» , — av. anaoia , cc immortel» ; cf. VON LE COQ , Türkische Manichaica aus Chotscho, p. 26 ). Mais le mot a également passé et duré dans le turc bouddhique, car l'un de nous a retrouvé n5š, employé pour traduire kanion, dans une inscription bouddhique sino-turque de i3 2 6. Le titre de cc roi suprême de la médecine» attribué à Mâni rappelle l'interprétation mystique des offrandes des rois mages qui avait prévalu dans le christianisme oriental. Les rois mages disent à l'Enfant : K Si tu es le Fils de Dieu, prends la myrrhe et l'encens; si tu es un roi, prends l'or; si tu es un médecin, prends les remèdes». Et l'Enfant répond : ccJe suis le fils de Dieu; je suis aussi le roi; je suis aussi le médecin» (cf. M LILLER , Uigurica , I, p. 7 ). Dans le présent texte

13.