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0169 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
中国で発見されたマニ教に関する概論 : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / 169 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000257
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1135]   —_e44.( 1 159

dans un but de controverse, résume l'enseignement du Eul

tsong king en disant qu'il prohibe le mariage , interdit de

Ly

une notion qui semble avoir été fondamentale dans le manichéisme. Mais peut-être est-ce simplement que l'expression san-tsi, lors de la traduction du traité (le Pékin , n'avait pas encore cours dans le manichéisme chinois. Le mot tsi signifie proprement , au point de vue de l'espace , cc limite , frontière» , et s'il en est venu à signifier crmoment» et même cc époque», c'est en partant, dans le temps, du sens de e conjoncture» , cc point de jonction» entre deux séries d'événements ; les acceptions primitives sont encore sensibles et vivantes dans a langue. Or, on rencontre trois fois dans le traité de Pékin (supra, ire par-

tie, p. 365, 386) une expression   , san-Liai qui est bien connue dans le
bouddhisme , où elle équivaut à trailokya, les cc trois mondes», mais pour laquelle nous n'avons pas rencontré d'équivalent certain dans le manichéisme. Nous avons indiqué plus haut (cf. supra, p. i o 2) l'explication qui nous paraissait le plus probable, et qui voyait dans les cc trois mondes» les trois régions de la terre de la Lumière. Cependant il subsiste certaines difficultés, et jusqu'à plus ample informé, une autre explication n'est pas exclue. Le vrai sens de triai, en chinois profane , est cc frontière» , et comme tel il est synonyme de tsi; le sens de ccterritoire„ est dérivé. La relation possible des deux mots est suffisamment apparente pour que Mgr de Harlez , quand l'expression san-tsi se rencontra pour la première fois clans l'inscription de Karabalgasoun, ait proposé à Devéria d'y voir l'équivalent du san-kiai, trailokya, du bouddhisme (cf. Inscriptions de l'Orkhon, Helsingfors , 1892, in-fol. , p. xxxv ). Le texte du Houa hou king sur le cc moment présent» (pen-tsi) qui ccpar en haut, touche au domaine de la Lumière, et, par en bas , atteint les voies des ténèbres» ( supra, p. 123), montre d'ailleurs qu'il s'établissait à ce point de vue chez les manichéens une certaine corrélation entre les catégories de l'espace et du temps. Nous ignorons quel est le mot iranien qui a été rendu par tsi dans san-tsi; peut-être est-ce un mot signifiant cclimite» , et s'appliquant à la fois à l'espace et au temps. 11 se pourrait que les premiers traducteurs du manichéisme chinois, tout comme les premiers traducteurs bouddhistes et comme les nestoriens du vne siècle , aient emprunté le plus possible d'expressions déjà consacrées autour d'eux. Ils auraient pris san-Liai faute de mieux jusqu'au jour où tout de même on trouva que le san-kiai du bouddhisme était trop différent de celui du manichéisme, et on remplaça san-triai par san-tsi quand on traduisit le San tsi king. Au point de vue chronologique, le traité de Pékin nous fournirait dans ce cas, et avec bien des réserves, les éléments d'appréciation suivants : il connaît le terme de eul-tsong et le titre de fou-to-tan attestés depuis 694, ainsi que le titre de mou-chö qu'on rencontre en 719, mais il ignore encore le terme de san-tsi qui n'aurait peut-être été adopté, au lieu de san-kiai, que vers 780. Sa traduction , au moins celle de la seconde partie où apparaissent tous les termes que nous visons ici, se placerait donc dans le courant du vine siècle;