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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 | |
中国で発見されたマニ教に関する概論 : vol.1 |
162 )*+.--- f38j
Nous avons connu que la racine lumineuse était le domaine du
Ciel et que la racine obscure était le domaine de l'enfer. Nous
avons connu ce qui existait avant qu'il n'y eût les terres et les
cieux (1). Nous avons connu comment les dieux et les démons ont
lutté, comment la lumière et les ténèbres se sont mélangées,
et qui a créé les terres et les cieux (2). Nous avons connu com-
ment les terres et les cieux des archontes (?)(3) seront anéantis,
brables Buddha cedes trois moments» (üc ödki). Le sens de l'expression est précisé par un autre texte bouddhique, où il est question des achat des cc trois moments qui sont le passé, le futur et le présent,' *buis, külmödük, kö ünür üc ötdd , dans MULLER , Uigurica II, p. 52 ). La formule a passé en mongol ; on la rencontre, correctement interprétée, au début de l'Histoire de Sanangsetsen (SCHMIDT, Geschichte der Ost-Mongolen, p. 3, 400); l'épigraphie l'a fait connaître également (cf. G. HUTH, Die lnschriften von Tsaghan Bailin, p. 3o , 43). Mais on remarquera que le dernier texte de M. Müller a un correspondant chinois, qui paraît d'ailleurs traduit sur le tibétain; or ni les trois moments, ni à plus forte raison la glose qui les explique, ne figurent dans le texte chinois. Bien qu'on ait dans un autre cas J -t san - che, cc trois âges', , en face du turc tic-öd ( Uigurica, I, 31), on peut se demander si la popularité des cc trois moments,' dans le bouddhisme turc, mongol et tibétain n'est pas due en partie à une influence manichéenne (cf. le passage de notre ire partie , p. 553, sur les ccenvoyés de la Lumière du passé, de l'avenir et du présent,' ). Dans ses nouveaux Manichaica aus Chotscho , I, p. 2 6, M. von Le Coq a encore rencontré le terme üc ödki, cc des trois moments,' , et a renvoyé à une note de sa traduction allemande du Khuastuanift (Chuastuanift, p. 32), où, d'après Baur, il est question de trois catégories d'âmes dans le manichéisme. Mais il ne nous paraît pas douteux qu'ici encore il s'agisse des id: öd du Khuastuanaft, qui sont identiques aux san-tsi du manichéisme chinois.
O M. von Le Coq a traduit : cc avant qu'il n'y eùt un Dieu de la Terre n. 11I. Radlov (Chuastuanit, p. 18, 3 4 ; Nachtröge, p. 882 ) s'est au contraire prononcé pour de ciel et la terre». Ce que nous savons de la doctrine manichéenne, en particulier par le fragment de Paris, montre qu'en effet, dans le premier ccmomentn, il n'y avait ni cieux ni terres, mais seulement la lumière et l'obscurité. Nous traduisons au pluriel parce qu'il y a dix cieux et huit terres dans la cosmogonie de Mâni.
La phrase est coupée différemment dans la traduction de M. von Le Coq, mais ce ne peut être qu'une inadvertance. La lettre du texte, tout comme la théorie des cc trois moments,' , exigent de ponctuer comme nous le faisons ici et comme l'avait déjà fait RADLOV, Chuastuanit, p. i 8.
Le texte a argon yir t(ö)ngri-i. M. von Le Coq a traduit par ccl'argon dieu de la Terre,, M. Radlov (Chastuanit, p. 18; Nachtröge, p. 882) par
d
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