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0173 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 173 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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[139]   -..-.44.( 163

comment la lumière et les ténèbres seront séparées, et ce qui

arrivera ensuite.» Peut-on souhaiter un parallèle plus exact au

passage du fragment de Paris qui exige , du futur religieux

manichéen , la connaissance des n deux principes » et des c« trois

moments» ? Les traducteurs du Khuastuan ft ont eu certaines

hésitations dans l'interprétation de ce morceau. Mais il s'éclaire

la lumière des textes chinois. Il est tout à fait évident

qu'après avoir nommé les tt deux racines» et les trois mo-

ments», le Klauastuan ft explique ce qu'ils sont : un premier

biltim(i)z , K nous avons connu », s'applique à la fois aux deux

K racines», puis les trois phrases suivantes, clôturée chacune

par un nouveau biltim(z)z, décrivent dans leur ordre régulier

chacun des trois moments 77.

Mais cette théorie des . trois moments'', le manichéisme

chinois et le manichéisme turc ne sont pas seuls â l'avoir con-

nue. Saint Augustin a consacré un écrit spécial, le Contra Epi-

stulam Fundamenti, à réfuter une oeuvre de Mâni , l'Epistula Fun-

damenti , adressée â un certain Patticius. Dans une autre de ses

oeuvres dirigées contre les manichéens, le De actis cura Felice,

saint Augustin dit que l'Epistula Fundamenti enseignait t ini-

tium, medium et finem» 0). Comme l'a fait remarquer M. Cu-

mont (Recherches, p. 5), cc ces mots ne veulent pas dire vague-

da terre de l'arqun et le ciel n. Il semble bien, comme l'a proposé M. von Le Coq, qu'on doive voir dans argon le grec ápxwv, qui désigne les puissances des ténèbres dans le manichéisme (cf. supra , 1' e partie, p. 533, n. 2). D'autre part, il est certain qu'il s'agit de la disparition des terres et des cieux , qui en effet n'existent plus dans le troisième a moment». La difficulté vient de ce que ce ne sont pas les terres et les cieux, le macrocosme, qui sont proprement l'ceuvre du démon, mais le microcosme, c'est-à-dire l'homme. Toutefois le macrocosme a été fait pour enchaîner les démons, et leur faire restituer les parcelles de lumière qu'ils avaient absorbées ; c'est peut-être à ce titre que le macrocosme est ici qualifié de ceterres et cieux des archontes". Quelle que soit l'explication exacte de ce point, il nous paraît qu'en tout cas argon doit porter sur tängri tout comme sur yir.

0) De Actis cuyn Felice , 1. 2, chap. 1, col. 536 ; aussi 1. 1, chap. 9 et i o,

Coi. 525; ch ap. a   co1. 527.

       
       
 

r.