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0190 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 190 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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-- .+,.( 180 ).c-i.--   [156]

Houan ajoutera : cc Dans ces divers royaumes, dans les mon-

tagnes (0 (2) qu'on traverse lorsqu'on voyage par terre, les Hou

sont d'une seule race, mais les religions y sont de plusieurs

sortes. Il y a la religion des   A- Ta-che (Arabes), la religion

du ic   Ta-ts'in, la religion des 4   Siun-siun; les Siun-

siun sont, de tous les barbares, ceux chez qui l'inceste est le

plus répandu (2); ils ne parlent pas pendant les repas. »

(i) T'ong tien, chap. 193, fol. 12 r°. Ce texte est reproduit, comme d'ail-

leurs tous les fragments de la relation de Tou Houan , dans le   4 Tong
tche de s7~ Tcheng Ts'iao (il o6-1166), chap. 196 , fol. 76 r° (la seule

variante, purement verbale , consiste à écrire .-    au lieu de it

A-   «,), il se retrouve en outre dans le T'ai p'ing houan yu ki (chap. 18!,,

fol. 3 r°), et a enfin passé dans le chapitre 33o de Ma Touan-lin.

  1.  La construction est assez étrange; M. Hirth (China and the Roman Orient, p. 84 ) a construit un peu différemment et a fait porter Ill chan sur Mi hou.

  2.  Le sens de cette dernière phrase est, au premier abord, assez obscur. M. Hirth, traduisant le texte d'après Ma Touan-lin, l'a rendue ainsi ( China and the Roman Orient, p. 8 4) : a The Hsiin-hsiin have most frequent illicit intercourse with barbarians.,, Dans le travail de Vasil'ev dont il va être question à propos de ce même texte , on trouve la traduction suivante : cc Entre tous les barbares, c'est chez les Siun-siun que l'inceste est le plus répandu.» La diffi-

culté vient de l'expression gi   tchengpao, qui n'est jusqu'ici attestée ni
dans les dictionnaires européens ni dans le P'ei wen yun fou. Le mots tcheng s'emploie parfois pour 7 tcheng, lequel a, entre autres sens, celui de cc commettre un inceste n ; mais on ne voit pas comment tcheng-pao est venu à s'employer de cette façon. Cependant, la traduction de Vasil'ev ne nous paraît pas prêter au doute. Dans le Kieou t'ang chou (chap. i 98 , fol. i v°) , en un paragraphe consacré à une tribu qui paraît apparentée aux Tibétains, celle des

T Tang-Kiang, il est dit que ces gens épousent leurs tantes, belles-soeurs , etc., et le texte ajoute cette phrase très semblable à celle de Tou Houan : n Pour ce qui est des incestes de la pire débauche , entre tous les barbares

c'est chez [ les Tang-Kiang ] qu'ils sévissent le plus n (* MAR    A-

41 : 28 a). Chez une autre population voisine des 'fang-Kiang, celle des

Tang-tch'ang, le Pei che (chap. 96 , fol. y r°) mentionne aussi la coutume d'épouser les tantes, belles-soeurs, etc., et , dans un passage parallèle, le Tai p'ing houan yu ki (chap. 188 , fol. i i r°) remplace cette énumération par

les simples mots : a Ils ont des moeurs incestueuses,, ti .   AZ SR ) ; le sens

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de tcheng-pao nous paraît donc désormais certain : tcheng-pao est synonyme de tcheng-sie, c'est bien l'inceste que Tou Houan a eu en vue. Comme on va le voir, le nom de Siun-siun prouve qu'il s'agit non des manichéens, mais des maz-

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