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0231 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 231 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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prudence qu'il était difficile de songer dans une a année du mouton» forcément postérieure à 763, et qui serait donc au plus tôt 767, au mou-chö de 719 qui serait ainsi venu , en son extrême vieillesse , s'établir dans la région de Tourfan. 11 nous semble que des réserves presque aussi fortes doivent être faites pour l'identification de Bughugh. La gutturale finale est aussi peu conciliable avec la transcription chinoise qu'avec le Bögii du sogdien ou le Bughu de la tradition du xIIIe siècle (cf. supra, p. i 88 , note). De plus, "en 767, il ne semble pas que le gaghan ouigour ait eu une autorité spéciale sur la région de Tourfan. En tout cas, le centre de son Empire devait encore être dans le bassin de l'Orkhon, et c'est là sans doute que dut d'abord résider le chef du manichéisme chez les Ouigours. Ces raisons ne sont pas décisives, mais elles obligent à ne pas faire état actuellement, pour cette époque , de ce texte par ailleurs important. Par contre, le cc grand mou-chö» de 719 venait du Tokharestan. Or c'est une coïncidence singulièrement troublante de voir apparaître dans un autre texte de M. von Le Coq un toxry-daqy uluy mozak, c'est-à-dire un grand mozak tokharien n. Mais là encore les apparences sont peut-être trompeuses. M. von Le Coq a admis dans rune de ses notes que ce ccgrand mozak tokharien,' était sans doute identique au mou-chö de l'inscription de Karabalgasoun. Si notre confrère a voulu seulement indiquer l'identité du titre, il a certainement raison; mais il ne semble guère qu'on puisse songer à une identité de personne. Le toxry-daqy uluy mozak, M. Radlov insistait récemment sur ce point (Alttürk. Studien, V1, p. 775), ne paraît pas pouvoir signifier autre chose que crie grand mozak qui réide dans le Tokharestan». Mais faut-il aller plus loin, et voir dans ce ccgrand mozak» un mozak supérieur à tous les autres, le chef suprême des manichéens, celui que le Fihrist appelle l'imam? C'est l'opinion que soutient M. Radlov. Remarquons cependant que le titre de crgrand mozak» nous est attesté pour le religieux venu en Chine en 719; ce religieux ne peut guère avoir été le chef suprême des manichéens. D'ailleurs, à côté ou plutôt au-dessus du mou-chö, l'inscription de Karabalgasoun *et le manuscrit de Pékin connaissent le chef du manichéisme, mais le qualifient de cc chef de la religion» ou de ccroi de la religion», et non de a grand mou-chö». La question reste donc en suspens. Il se peut cependant que les Ouigours aient eu en grande vénération le mozak de 719, qu'ils l'aient tenu pour le véritable propagateur du manichéisme en Chine et, directement ou indirectement, dans leur propre pays. C'est de lui qu'il serait alors question dans l'inscription, mais ce n'est pas sûr. Nous disons ccle» et non ales» mozak. Quel que soit le personnage visé, il suffit en effet qu'il n'y ait eu à la fois qu'un mozak en pays ouigour pour que nous soyons fondés, dans le récit de la conversion au manichéisme que donne notre inscription, à laisser mou-chö au singulier.