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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
[273] --I,.( 235 ).c-i___
moine bouddhiste qui, pour cause de maladie, devait absor-
ber quelqu'un de ces légumes, était dans ce but transporté hors
du temple et n'y pouvait rentrer qu'aprs des purifications qui
se faisaient, selon les écoles, au bout de sept ou même de qua-
rante-neuf jours. Les chroniques ont même recueilli l'histoire
d'un religieux qui se vit refuser l'entrée du temple, parce qu'un
moine perspicace s'aperçut que , peu après la conception
de ce religieux , sa mère avait traversé un champ d'oignons.
Dans cet emploi , le mot sin, amer », est synonyme de Iiouen ,
légume á odeur forte ». Ces prescriptions relatives aux lé-
gumes forts avaient passé dans le taoïsme, comme le montrent
certaines des citations du Fo tsou t'ong ki; mais l'interdiction
de la viande , dans le taoïsme , n'y était pas jointe nécessaire-
ment. Cela ressort avec une entière évidence de la citation du
Fo Isou t'ong ki oh on lit : jj i ? , c on peut manger
de la viande, mais non pas des légumes forts ».
L'expression jou-houen peut donc avoir, suivant les cas, son
sens propre de manger des légumes forts,,, ou son sens dé-
rivé de manger Ede la viande accommodée avec] des légumes
forts ». Quel est celui qui convient dans nos quatre textes? Si
on traduit par . manger de la viande » , les quatre textes sont
inadmissibles, car il s'agit certainement de prescriptions rela-
tives aux élus, et nous savons de source sûre que l'usage de la
viande leur était interdit 0). On comprendrait au contraire fort
bien que , si les religieux manichéens faisaient usage de
légumes forts, tels que les aulx , oignons, etc. , les Chinois
eussent noté une coutume qui allait tellement à l'encontre des
r4les admises chez eux par le bouddhisme et par le taoïsme.
(1) Les textes abondent sur ce point. Contentons-nous de rappeler celui-ci «Nec vescuntur tarnen carnibus» (saint AUGUSTIN, De haeresibus , chap. 46). Les auditeurs pouvaient au contraire manger de la viande (cf. supra, 1 re partie, p. 582, n. t; aussi le chapitre 46 du De haeresibus , et Contra Faustum, livre 20, chap. 23).
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