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0257 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 257 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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k

Depuis plusieurs années, la Cour ouigoure était divisée par

des intrigues, les assassinats se succédaient, le pouvoir du qa-

gitan était miné par sa famille et par les grands, quand, en

8lio, les Kirghiz s'emparèrent de la capitale ouigoure dans la

région de l'Orkhon et tuèrent le gaghan. Par la même occasion,

ils capturèrent cette princesse chinoise   i1 T'ai-houo qui

avait été accordée en mariage au gaghan ouigour en 821. Les

tribus ouigoures se dispersèrent, allant au Sud et au Sud-Ouest

vers Tourfan et Qarašahr, à l'Ouest vers Koutchar, faisant acte

de soumission auprès des Qarluq et des Tibétains. Treize tribus

cependant restèrent unies et, en 84 1, élisaient pour gaghan un

tägin appelé   /j` Wou-kiai (CO?). A ce moment, les Kirghiz,

se disant les descendants du général chinois   Fp, Li Ling qui,

capturé par les Hiong-nou en 99 avant notre ère, était resté

chez eux jusqu'à sa mort, s'avisèrent d'une prétendue commu-

nauté d'origine avec la maison impériale des T'ang, dont le

nom de famille était également Li. lis espéraient en outre jouer

en Asie centrale, grâce à l'appui moral et parfois matériel de

la Chine, le rôle qui, pendant un siècle, avait été dévolu aux

Ouigours. Aussi décidèrent-ils de renvoyer en Chine, sous es-

corte, la princesse T'ai-houo. Le gaghan Wou-triai, qui menait

ses tribus vers le Sud-Est, å la limite de la province chinoise

du Chan-si, attaqua l'escorte et reprit la princesse). La prin-

cesse était un otage précieux; Wou-kiai fit demander à l'em-

pereur de Chine d'attribuer la ville de   ft; T'ien-tö, à la

limite Nord-Ouest du Chan-si (2), comme apanage de la princesse

ifl

étude spéciale de l'histoire ouigoure exigerait des discussions assez longues, à cause de divergences de détail entre les diverses sources; nous avons négligé de parti pris ces désaccords.

0) Les Kirghiz n'en entrèrent pas moins en relations avec l'Empire chinois, et c'est pour faire connaître leur histoire que Li Tö-yu composa alors le IL ri.   Sseu yi tch'ao Long lou , en 1 o chapitres ( Zche tchai chou lou Liai
t'i, chap. 5 , fol. 15 r° ).

(2) Sur l'importance de Tien-tö sous les Tang, au débouché de la route qui