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0285 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 285 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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  1. DE GUIGNES , Histoire générale des Huns, i756, in-G°, t. 1, Ire partie, p. 3o, 55; 2e partie, p. 233, 2ho, 375, 377, 393.

  2. Abel Rémusat est, croyons-nous, le premier qui ait vu clair dans les grimoires de Georgi et les ait jugés à leur valeur (Recherches sur les langues tartares, i82o, in-4°, p. 338).

[313]-+ I,f.( 275

arriva aux mains d'un augustin de Rome, le P. Georgi. Entre

temps, le pasteur de Beausobre avait publié, en 1_73/4, son

Histoire de Manzchée , dont un second volume , posthume,

parut en 1739. Le P. Georgi ne vit dans l'oeuvre de de Beau-

sobre qu'un édifice de calomnies dirigées contre son patron

saint Augustin. Or les capucins avaient signalé certaines pra-

tiques lamaïques comme une sorte de parodie démoniaque

du culte chrétien. Le P. Georgi avait beaucoup iu, mais il

manquait de mesure et parfois de bon sens. De Guignes venait

de proclamer que, dés le Ier siècle de notre ère, le chris-

tianisme était arrivé en Chine; il le suivait en Extrême-Orient

presque de siècle en siècle(i). Avec les données de de Guignes,

les papiers des capucins, force copte et pas mal d'hébreu, et,

brochant sur le tout, une solide aversion pour de Beausobre,

le P. Georgi construisit å son tour une énorme machine de

guerre, l'Alpliabetum tibetanum , qui parut à Rome, l'an de

grâce 1762, en un in-quarto de 94 plus 8 2 o pages; il y était

démontré que le bouddhisme, et en particulier le lamaïsme,

n'était rien autre que l'hérésie (le Mâni, et, å la honte de

de Beausobre, que toutes les pratiques et croyances mani-

chéennes dénoncées par saint Augustin y étaient attestées

expressément. Dans cet amas déconcertant de faits mal inter-

prêtés, d'étymologies extravagantes, presque rien n'est t

recueillir aujourd'hui (2). Les explications de Georgi en matière

de dogme ou (le linguistique sont aussi caduques que les

hypothèses de (le Guignes en matière d'histoire. Jusqu'au dé-

but du vile siècle, le Tibet proprement dit reste fermé aux influ-

ences étrangères. Le bouddhisme qu'il reçoit ensuite est bien le