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0286 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 286 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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..',.( 276 ).cš.--   [31!i]

vrai bouddhisme, où les doctrines de Mâni n'entrent pour rien.

Peut-être d'autres systémes ont-ils pénétré plus tard dans le

pays, mais nous n'en savons rien. Tout au plus peut-on se

demander si la popularité du nom de Mâni en Asie centrale

n'a pas aidé á la singulière fortune de l'invocation Om mani

padme hicm; et, même dans ce cas, il est au moins douteux qu'il

faille se prononcer pour l'affirmative('). Rien de tout cela ne

permet de conclure à l'existence d'un manichéisme tibétain.

Nous n'aurions donc pas eu besoin de mentionner si lon-

guement l'ouvrage polémique de Georgi, s'il ne se trouvait

que dans d'autres sources, tout á fait indépendantes de lui

et qu'il n'a pas connues, le nom du Tibet est associé á celui

de Mâni. Au XIXe siZ!cle, l'auteur d'une Histoire de l'Asie cen-

trale, Mir Abd-ul karim Bukhart, dit que tous les habitants

Georgi retrouvait dans cette invocation non seulement le nom de Mani, mais celui de son disciple Thomas (Alphab. tibet. , p. 5o8, 5 i 2 ). Le moment oit apparut cette formule obscure est encore mal déterminé. On fait parfois remonter son apparition au vile siècle, mais c'est là une tradition qui ne repose sur aucun document autorisé. WADDELL ( The Buddhism of Tibet or Lamaism, 1895, p. 1419) n'en connaissait pas de mention certaine avant le CIIIe siècle. On sait en effet qu'à cette époque le Om mani padme hicm se trouve, altéré, mais très reconnaissable, dans Guillaume de Rubrouck. M. Rockhill ( The Journey of Friar William of Rubruck , p. 1 ßi6) a dit de son côté que le récit du moine cordelier fournissait ainsi la plus ancienne mention qu'il con-nút de la célèbre formule, mais en renvoyant néanmoins à un article de Fujii dans le Nansei Zasshi (XIII, n° 2) , où on la signale dans une traduction chinoise de la fin du x° siècle. Le passage visé par Fujii est tout à fait décisif. Il s'agit du n° 782 de Nanjio, traduit en 980-1001, et qui correspond peut-être au Ghanavyűhasictra du Kanjur (FEER, Analyse du Kandjour, p. 239). On y trouve, au chapitre [t ( Tripit. de Kyöto , XV, II , 134 v°-135 r°) , tout un développement relatif à la ccdhárani du roi de la grande illumination (ou de la

grande lumière), en six syllabes» (   UA   k   ), et cette
dharani, donnée tout au long, n'est autre que ont mani padme hicm. Dans le Ts'ien-fo-tong de Touen-houang, le om mani padme hicm ne se rencontre sur aucune paroi dont la décoration soit antérieure à l'an 1 000. Il se pourrait donc que son apparition ou au moins sa fortune fussent liées à la popularité dont jouissait alors en Asie centrale le non) même de Mâni. Mais l'hypothèse demeure, actuellement du moins, des plus fragiles.