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0287 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 287 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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[315j   -.-.~ş.( 277 ).ci-- -

du Tibet suivent, comme les Qalmaq , la religion de Mâni; on

trouve cependant parmi eux des adorateurs du feu»; on lit

dans un autre passage : Ii faut trois mois pour parcourir le

Tibet. La capitale se nomme Lambeh, c'est la ville des Qalmaq

et la résidence des Lamas. Quelques personnes prétendent

que le tombeau du peintre Mâni est dans cette ville (1). » Le

traducteur de l'ouvrage, Ch. Schefer, a fait remarquer en note

que Mâni était la corruption du mot Sakamuni (Çăkyamun),

qui désigne Buddha dans les auteurs persans » ; dans la ville

de c Lambeh», il a proposé de reconnaître [Tach-]loumbo

(bKra-çis-lhun-po), et le tombeau du peintre Mâni » serait le

mausolée du Teshoo-lama ». Il est bien certain qu'une confu-

sion s'est produite dans l'esprit de l'auteur persan , et la res-

semblance de Mâni et de muni en semble en partie respon-

sable; nous verrons plus loin que la méme confusion s'est

produite en Chine, mais en sens inverse, dès le temps des

Song. Seulement Mir Abd-ul Karim Bukharî était un savant,

qui connaissait les traditions relatives â Mâni. Le qualificatif

de peintre » qu'il lui applique ne permet pas de douter qu'il

ait bien en vue Mâni et non Çakyarnuni (2). Si , sur l'analogie

phonétique des deux noms, il a fait des tibétains lamaïstes

des manichéens, c'est qu'il était question ailleurs, dans des textes

musulmans plus anciens, de l'existence du manichéisme au

Tibet ». C'est á ces textes anciens que remontent , directement

ou indirectement, la mention des adorateurs du feu qui vivent

au tt Tibet» â côté des manichéens, et l'épithète de peintre

donnée i Mani ; l'auteur leur a maladroitement amalgamé les

notions modernes des Qalmaq, de la ville de tt Lambeh » et des

('0 L'Histoire de l'Asie centrale de Mir Abd-ul Karim Bukharî porte sur les années 17110-1818; elle a été écrite dans la première moitié du xixe siècle et traduite par Ch. Schefer, Paris, 1876, in-8°; les passages que nous citons se trouvent aux pages 2 3 3 et 238.

(2) Cf. par exemple FLŰGEL, Mani, p. 383.