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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
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d'ailleurs pas sans agir sur lui peu à peu. Le manichéisme
devint en quelque sorte une hérésie apparentée á la fois aux
deux cultes reconnus. Le mystère dont il dut s'envelopper, les
poursuites auxquelles il dut résister tendirent en outre à faire
de lui une société secrète qui, par la force des choses, se mêla
parfois d'agitation politique. C'est ce double grief, religieux et
politique, que nous verrons désormais invoquer contre le ma-
nichéisme chinois jusqu'au jour de sa disparition.
Dés la première moitié du xe siècle, le manichéisme chinois
est signalé sous son nouvel aspect. Le Fo tsou t'ong ki nous
fournit en effet le texte suivant (1) [Texte XLI] : cc [Sous les
Leang, ] la sixième année [tclwng-rning] (9 2 o ), les mani-
chéens de Tell'en-tcheou (2) se révoltèrent et nommèrent Fils
du Ciel [un certain] Wou Yi (3) : la Cour impériale envoya (les
troupes qui se saisirent de Wou Yi et le décapitèrent. Les
adeptes de cette [secte] (4) s'abstiennent de manger de la
viande (5) et de boire du vin, ils se rassemblent pendant
nasale finale est en harmonie avec la nasale initiale du caractère suivant. Il est
d'ailleurs peu vraisemblable que les Arabes, c'est-A-dire en principe les caliphes de Bagdad, aient chargé de mission des manichéens. Aussi, sans considérer la
question comme tranchée, nous rallions-nous provisoirement A la dernière traduction de MM. Hirth et Rockhill; nous admettons qu'il s'agit de P'o-lo-k'in, San-mo-ni et autres, et par suite nous ne faisons pas état de ce texte de 1 o o 3 A propos du manichéisme.
(') Chap. 42, fol. 92 r°; le même texte est reproduit, avec des variantes insignifiantes, au chapitre 514 , fol. 151 r°. Palladius (Starinnye slédy, p. 5 2) est le premier A avoir signalé ce texte.
Tch'en-tcheou est au Ho-nan, au sud-est de K'ai-fong-fou. Seul le hasard de cette révolte nous y fait connaître l'existence d'un groupement manichéen; il est probable qu'il y en avait en bien d'autres villes, sur lesquels rien de saillant n'a retenu l'attention des historiens.
Le texte du Fo tsou t'ong ki a en réalité -R mou ; mais ce n'est pas íA un nom de famille, et nous adoptons -4 wou, qui est la leçon du Kieou wou tai che.
((i) On pourrait aussi bien traduire : des disciples de [Wou Yi] 77.
(5) Nous donnons ici à jou-ho uen son sens dérivé (cf. supra, p. 271-274); il se peut d'ailleurs que la secte manichéenne de Wou Yi ait adopté sur ce point les
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