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0292 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 292 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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---*- .( 282   [3Oj

d'ailleurs pas sans agir sur lui peu à peu. Le manichéisme

devint en quelque sorte une hérésie apparentée á la fois aux

deux cultes reconnus. Le mystère dont il dut s'envelopper, les

poursuites auxquelles il dut résister tendirent en outre à faire

de lui une société secrète qui, par la force des choses, se mêla

parfois d'agitation politique. C'est ce double grief, religieux et

politique, que nous verrons désormais invoquer contre le ma-

nichéisme chinois jusqu'au jour de sa disparition.

Dés la première moitié du xe siècle, le manichéisme chinois

est signalé sous son nouvel aspect. Le Fo tsou t'ong ki nous

fournit en effet le texte suivant (1) [Texte XLI] : cc [Sous les

Leang, ] la sixième année [tclwng-rning] (9 2 o ), les mani-

chéens de Tell'en-tcheou (2) se révoltèrent et nommèrent Fils

du Ciel [un certain] Wou Yi (3) : la Cour impériale envoya (les

troupes qui se saisirent de Wou Yi et le décapitèrent. Les

adeptes de cette [secte] (4) s'abstiennent de manger de la

viande (5) et de boire du vin, ils se rassemblent pendant

nasale finale est en harmonie avec la nasale initiale du caractère suivant. Il est

d'ailleurs peu vraisemblable que les Arabes, c'est-A-dire en principe les caliphes de Bagdad, aient chargé de mission des manichéens. Aussi, sans considérer la

question comme tranchée, nous rallions-nous provisoirement A la dernière traduction de MM. Hirth et Rockhill; nous admettons qu'il s'agit de P'o-lo-k'in, San-mo-ni et autres, et par suite nous ne faisons pas état de ce texte de 1 o o 3 A propos du manichéisme.

(') Chap. 42, fol. 92 r°; le même texte est reproduit, avec des variantes insignifiantes, au chapitre 514 , fol. 151 r°. Palladius (Starinnye slédy, p. 5 2) est le premier A avoir signalé ce texte.

  1.  Tch'en-tcheou est au Ho-nan, au sud-est de K'ai-fong-fou. Seul le hasard de cette révolte nous y fait connaître l'existence d'un groupement manichéen; il est probable qu'il y en avait en bien d'autres villes, sur lesquels rien de saillant n'a retenu l'attention des historiens.

  2.  Le texte du Fo tsou t'ong ki a en réalité -R mou ; mais ce n'est pas íA un nom de famille, et nous adoptons -4 wou, qui est la leçon du Kieou wou tai che.

((i) On pourrait aussi bien traduire : des disciples de [Wou Yi] 77.

(5) Nous donnons ici à jou-ho uen son sens dérivé (cf. supra, p. 271-274); il se peut d'ailleurs que la secte manichéenne de Wou Yi ait adopté sur ce point les