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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
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certaines provinces de la Chine orientale. Enfin nous possédons
encore dans le Yun ki ts'i ts'ien une oeuvre dogmatique et histo-
rique considérable émanant précisément de celui qui avait
introduit les traités de Mâni dans le Canon tao'ique. Il n'est donc
pas interdit d'espérer que le dépouillement de i'aeuvre de
Tchang Kiun-fang nous vaille quelque jour des informations
plus précises sur l'importance et le contenu de cette littérature
manichéenne en Chine aux environs de l'an i o o o.
En dépit de Tchang Kiun-fang, les taoïstes des Song,
tout comme les bouddhistes, considérèrent généralement le
manichéisme comme une hérésie. Dès les premiers siècles
de notre ère, les bouddhistes prétendaient connaître quatre-
vingt-quinze ou quatre-vingt-seize sectes hérétiques ou reli-
gions hétérodoxes (i) , mais ils ne nous en ont laissé aucune liste
complète. Les taoïstes, en empruntant l'idée et le chiffre aux
bouddhistes, ont comblé cette lacune. Un taoïste des Song,
A h)J Kia Chan-slang, a publié sous le titre de Is rit
Yeou long tchouan une biographie légendaire de Lao-tseu en
six chapitres, où on trouve une énumération des quatre-
vingt-seize doctrines hérétiques (2). La cinquantième hérésie est
(i) Cf. infra, p. 364, et surtout PELLIOT, dans T'oung Pao , II, XIII , p. 4 i 1, Il. 1.
(2) Le Yeou long tchouan porte le n° 766 dans le Canon taoïste du P. Wieger; le passage sur les sectes hérétiques se trouve dans le Canon taoïque ( Tao tsang) de la Bibliothèque nationale à la boîte 248, fascicule 8, fol. 6. Le Yeou long tchouan est une des ouvres taoiques qui furent nommément proscrites en 1 2 8 1 (cf. Pien zvei lou, chap. , fol. 65 r°; Fo tsou li tai t'ong tsai , chap. 34, fol. 51 r°) ; on voit que cette fois-là encore les taoïstes éludèrent, au moins partiellement, les ordres impériaux. Le titre de Yeou long tchouan signifie n Récit sur [ celui qui est] comme le dragon» , et fait allusion à une
phrase légendaire où Confucius aurait déclaré à ses disciples que Lao-tseu ~f
était semblable à un dragon. Le P. Wieger appelle Kia Chan-yuan ,!it
l'auteur du Yeou long tchouan; Kia Chan-yuan est un commentateur de Tchouareg tseu. Mais le P. Wieger a suivi ici, par inadvertance, une indication erronée du Tan tsang king mou lou siang tchou du Po-yun-kouan (chap. 3,
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