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0306 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 306 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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296 )•c-4---   [33!x]

Buddha, le deuxiéme Buddha, les troisiéme, quatriéme, ein-

quiéme Buddha , ils considérent [ce Buddha blanc] comme le

cinquiéme Buddha, et l'appellent aussi Mo-mo-ni (M'Ar Mâni) (').

caractérise un emprunt manichéen possible. On ne peut même essayer d'en sortir en supposant que les manichéens avaient adopté dans leurs textes la formule : a S'adressant au Buddha, [il] dit : a 0 Vénérable du monde !...,' Nous savons en effet de manière certaine, par l'ensemble de nos textes historiques, que, du ville siècle jusqu'à la fin du rive, les manichéens chinois employaient une expression copiée sur che-tsouen, mais qui n'était pas che - tsouen. Chetsouen, crVénérable du monde,', est la traduction bouddhique usuelle de bhagavat, crbienlieureux,'. Sur che-tsouen, les taoïstes ont fabriqué leur t'ien-tsouen, n Vénérable céleste/1, et les manichéens, à leur tour, ont adopté coing-tsouen , crVénérable de la Lumière,'. 11 faut donc chercher ailleurs. La phrase précédente dit que le ccbuddha' (fo) qu'adorent les manichéens a un vêtement blanc (pai). Dans la formule empruntée aux sictra, le mot qui précède abuddlia,' (fo) est ce même mot pai, qui a là le sens de cc s'adresser an, mais dont le sens primitif est ccblancn. Il nous semble qu'on a considéré pai fo comme signifiant crBuddha blanc,' , au lieu de ccs'adresser au Buddhan. La méprise est étrange, presque invraisemblable, mais nous ne trouvons que cette solution

désespérée pour rendre compte de la citation.   l

   (') A part le nom de Mo-mo-ni (Mar Mani) , tout ce passage est singulière-   t`

   ment obscur; la raison en est que la mythologie et le culte du bouddhisme en   ~+

Asie centrale et en Chine nous sont mal connus dans leur développement historique et que l'évolution interne du manichéisme nous échappe à peu près

   complètement. Kin kang king , le Sűtra de diamant , est le nom très populaire   :i►
de la Vajracchediká. Mais rien, dans la Vajracchediká, n'annonce encore la liste de cinq buddha et surtout de cinq dhyánibuddha (cc buddha de contemplation,' ), qui sera surtout répandue en Chine quand Vajrabodhi et Amoghavajra y auront introduit, au viii° siècle, les doctrines de l'école yogácára. Nous pensons donc qu'il s'agit ici de développements postérieurs à la rédaction de la Vajracchediká proprement dite; le nom de Kin kang king a été en effet employé par abréviation pour d'autres ouvrages de l'école du vajra, comme le Kin kang san mei king (cf. par exemple le Catalogue de Fujii, p. 69). Le Ta ming san tsang fa chou (chap. 19 , Tripit. de Kycito , XXXVI , ii , 134 v°) cite à propos des cc cinq buddhan un texte qui est également reproduit dans le Buk-kő jiden (p. 567) et qui, d'après son titre, semble provenir du n° 1o34 du Catalogue de Nanjio, traduit par Amoghavajra; nous ne l'y avons cependant pas retrouvé. Ce texte énumère les cinq dh.yánibuddha : Vairocana au centre , Akobhya à l'Est, Batnasambhava au Sud, Amitábha à l'Ouest, Amoghasiddhi au Nord; l'ordre et les localisations sont les mêmes au Népal et au Tibet (cf. par exemple KERN, Histoire du bouddhisme, II, 188). Les couleurs de ces dhyánibuddha sont respectivement le blanc., le bleu, le jaune, le rouge et le vert (cf.