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0309 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 309 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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voie de Mâni est étonnante. Les deux principes étendent leur

calme ; les cinq Buddha continuent la Lumiére (1). Le soleil et la

(i) L'embarras que nous avons éprouvé un peu plus haut pour le cccinquième buddha') reparaît ici. En principe , les nombres ordinaux sont exprimés en chinois autrement que les cardinaux, mais la règle n'est pas formelle. Dans le texte précédent, qui était en prose, le acinquième buddha') était indiqué sans amphibologie. Ici, il s'agit de vers, et bien que la traduction que nous donnons soit normale, et que acinq') s'oppose mieux que cccinquièmen au nombre cc deux" du vers parallèle qui précède, une interprétation par le a cinquième buddha» est improbable, mais non impossible. Si on adopte la traduction dés «cinq buddha , deux solutions s'offrent à l'esprit. Ces acinq buddha') peuvent être les cinq éléments lumineux, ccmembresn de l'Homme primitif, qui apparaissent sous le nom des acinq corps lumineux') dans tout le traité manichéen de Pékin. C'est cependant peu probable , et il doit s'agir d'une idée fort différente. On sait que Mâni reconnaissait dans le Buddha , dans Zoroastre, dans Jésus, des cc envoyés de la Lumière» venus avant lui. Nous ne connaissons pas de texte où Mani se donne comme le cinquième envoyé de la Lumière, mais il n'y aurait rien d'étonnant à ce que le système quinaire eût prévalu, là comme ailleurs, dans les catégories manichéennes. Ces envoyés de la Lumière antérieurs à Mani sont régulièrement qualifiés dans les textes turcs manichéens de burkhan , ce qui est l'équivalent du chinois fo , buddha (cf. supra, 1 Te partie, p. 572). Sans doute l'énumération donnée par Albîrûnî (Buddha, Zoroastre, Jésus, Mâni) et la mention dans le traité de Pékin d'aenvoyésn ou peut-être plutőt d'aenvoyén de la Lumière futur ( cf. supra, ire partie , p. 509 , 553) tendraient à faire de Mâni le quatrième et non le cinquième envoyé dans un système quinaire. S'il en était ainsi, il faudrait peut-être dire que le acinquième buddha') des manichéens chinois était leur Messie, leur équivalent de Maitreya ou de Saosyant; mais même dans cette conception amessianiquen , le libérateur futur n'était qu'un autre aspect de Mâni lui-même et était sans doute invoqué sous son nom. C'est ce qui nous parait presque résulter du texte traduit par M. Salemann (Manichaica, Ill-IV, p. 13-14), où le croyant semble s'adresser à Mâni en lui demandant quand il viendra pour la dernière fois. Le passage manichéen du doua hou king parle de a la loi du dernier saint , du Vénérable de la grande Lumière') , et nous avons essayé de montrer que le Vénérable de la Lumière ne pouvait être autre que Mâni (cf. supra, p. 1 25). De même Albîrûnî prête à Mâni ce propos qu'après les autres envoyés célestes Buddha, Zoroastre, Jésus, acette révélation est descendue, cette prophétie du dernier âge, par moi, Mâni... n, et il aurait été dit dans l'Évangile manichéen que Mani est le dernier des prophètes (mot à mot le asceau» des prophètes); cf. SACHAU, Chronology, p. 19o. Le cinquième buddha, aux vêtements blancs, même identifié plus ou moins par les bouddhistes à Amitáblia ou Avalokiteçvara, serait donc Mâni lui-même. On sait que, sur une des fresques de la

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