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0313 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 313 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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rouge 0 . Aussi ces deux produits sont-ils devenus fort chers. 11

y a jusqu'à des fils de familles lettrées qui participent à leurs

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tion du prix de l'encens résultant de la grande consommation qu'en font les manichéens. On trouvera plus loin un texte du xiiie siècle (texte XLIX), qui, s'il ne concerne peut-étre pas les manichéens eux-mêmes, s'applique à une secte voisine, et où il est dit que les adeptes cctémoignent leur foi en [brûlant des] .parfums,'. Les textes du manichéisme turc publiés jusqu'ici ne disent rien des parfums. A la suite de de Beausobre, Baur, Flügel, Kessler ont rappelé k rôle des parfums dans le manichéisme, mais ils ne paraissent pas avoir remarqué que ces parfums étaient surtout ceux des fleurs et des fruits, et qu'il n'allait pas de soi d'assimiler à leur usage l'emploi de l'encens. De Beausobre (Histoire, II, 7011) dit en effet des manichéens : R Ils ne faisaient point fumer d'encens à l'honneur de la Divinité., Le texte dont s'inspire de Beausobre est celui du Contra Faustum (I. 2 0 , chap. 3) , où Faustus dit que ses coreligionnaires et lui-même se séparent des païens, qui ccaris, delubris, simulacris, victimis, atque incenso Deum colendum putantn ; au chapitre i ü du même livre, saint Augustin reprend les termes mêmes de Faustus comme s'appliquant à des pratiques que condamnent les manichéens (vos autem nil horum facitis). Il se peut que, sur ce point, les manichéens d'Orient, où l'encens a toujours joué un si grand rôle, n'aient pas suivi les mêmes règles que les manichéens d'Afrique. La question est un peu liée à celle des temples et des idoles. Il y avait des temples chez les manichéens d'Asie centrale et d'Extrême-Orient et, dés le Ixe siècle (cf. texte XXXII), il est formellement question d'ccimagesn (qui peuvent être aussi bien peintes que sculptées; le mot chinois siang a les deux valeurs). C'est sans doute dans ces temples et devant ces images, ignorés du manichéisme africain, que les manichéens du Fou-kien faisaient une telle consommation d'encens que le prix de ce produit s'en était beaucoup élevé.

(i) Nous avons traduit par er agaric rouge,' le chinois   hong-sin; dans
le passage correspondant, l'autre texte de Lou Yeou (infra, p. 31i9 ) emploiera

les mots -- kiun et   sin. Le kiun et le sin sont deux classes de champi-

gnons qui sont assez mal distinguées, et dont les principales espèces sont des agarics (cf. BRETSCIINEIDER , Botanicon sinicum, II, 87-88). Quant au hong-sin, ou a sin rouge» , c'est une espèce spéciale, peut-étre un nom local qu'on retrouverait dans d'anciens ouvrages sur le Fou-kien; jusqu'ici, il n'est attesté nulle part ailleurs. En dehors des fruits, on sait que l'alimentation des élus consistait surtout en légumes, dont le plus recherché, celui qui passait pour le plus riche en parcelles de lumière à cause de sa couleur, son odeur et sa saveur, était le melon (cf. surtout le chapitre 16 du De moribus Manichaeorum, et l'excellent chapitre de DE BEAUSOBRE , Histoire , II, 765 et suiv.). Il est surprenant que le melon ne soit mentionné dans aucun de nos textes chinois. Quant aux champignons, ils faisaient en effet partie de la nourriture des élus. Saint