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0317 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 317 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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[31i5]   ---*.( 307 )s-1---

longue date et, ayant attendu leur heure, se soulévent, alors

le mal qu'ils font ne saurait être aisément conjuré. Humble-

ment je considire que, des gens de cette [sorte] (1), il y en a

en tous lieux ; dans la région au sud de la rivilre Houai (2),

on les appelle les cc seconds Kouei » (3) ; dans la région des

deux Tchö (4), on les appelle {sectateurs de] la n religion

(I) Un mot est en partie effacé sur notre exemplaire. Ce peut être t sv, et nous avons traduit en conséquence , mais en mettant le mot entre crochets.

  1.  C'est-à-dire dans toute la partie moyenne du Ngan-houei et surtout du Kiang-sou comprise entre le Houai et le Fleuve Bleu.

  2.  : ,l*   eul-kouei-tseu. L'expression est obscure et ne s'est pas ren-

contrée ailleurs. Nous l'avons considérée comme une appellation dédaigneuse

signifiant n clique de   ţTs'inKouei ; pour le mode de formation du nom ,

cf. le surnom méprisant de   cd   eul-mao-tseu, cc seconds chapeaux», que

les Boxeurs donnaient en i goo aux Chinois suspects de sympathiser avec les Européens (ceux-ci désignés par le ccchapeaun parce qu'à l'inverse des Chinois, nous sortons généralement la tête couverte). Le nom de Ts'in Kouei, prononcé à Pékin Ts'in Houei , est de nos jours encore , grâce au théâtre et au roman, universellement connu et exécré en Chine. Ts'in Kouei, natif de Nankin au Kiang-sou, vécut de 1 ogo à 1155 ; c'est lui qui , devenu ministre, fit céder définitivement aux Kin, en 1 134, toute la moitié septentrionale (le la Chine. Mais l'horreur que son souvenir inspire tient surtout à ce qu'en 1 1 Ai, il fit assassiner l'intrépide et loyal Yo Fei (cf. GILES, Biogr. Dict. , n°s 392 , 5o 1 ). Ts'in Kouei n'en fut pas moins comblé , jusqu'à sa mort, de faveur et d'honneurs. Mais, dès 1 162 , la mémoire de Yo Fei était réhabilitée. En i 205 , Ts'in Kouei fut privé de ses titres posthumes. Le rapport de Lou Yeou, postérieur de peu d'années à la mort même du ministre, impliquerait que déjà le peuple ne se gênait pas pour prononcer son nom avec mépris. Il resterait à expliquer pourquoi, dans le Ngan-houei et le Kiang-sou moyens, c'est-à-dire presque dans le pays natal de Ts'in Kouei, on se serait servi de son nom pour désigner les manichéens. Rien, dans ce que nous savons de Ts'in Kouei , ne nous le montre en rapport avec les disciples de Mâni. L'interprétation que nous avons adoptée n'est toutefois pas la seule possible. Le mot 4* kouei désigne le genévrier de Chine, voisin du cyprès. Genévriers et cyprès jouent souvent un rôle dans la légende taoique, et eul-kouei-'seu pourrait signifier ales gens des deux cyprès» , sans qu'il soit encore possible de rattacher semblable désignation â rien de connu. On songerait volontiers aux aarbresn du bien et du mal ; mais rien ne vient jusqu'ici à l'appui de cette explication.

  1.  C'est-à-dire dans le Tchö-kiang actuel.