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0333 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 333 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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[361]   —.-I .( 323 ).c..

ttcherchons pas [le temps du futur] Buddha(1), nous nep arcou-

K rons plus d'autre vie; nous passons directement (2). » Une telle

religion démoniaque, tout le peuple stupide se plaît à laprati-

quer (3). Ses adeptes ne tuent pas [d'êtres vivants] , ne boivent

pas [de vin], ne [mangent] pas d'aliments forts (4), et consi-

dèrent cela comme une [ règle] très sévère. Les çramana, qui

montrent du zèle å cause du Buddha , encourent par contre

leurs moqueries, parce qu'ils entrent en religion pour observer

la règle sans être capables de faire effort pour eux-mêmes (5). »

terrasse du miroir brillant; toujours et sans cesse on le frotte, sans attendre qu'il soit souillé de poussière.» A quoi le hing-tchö Lou répondit : a La bodhi ,

essentiellement, n'a pas d'arbre; le miroir brillant n'est pas non plus [sur] une terrasse; essentiellement, aucun être n'existe; par où se souillerait-il de pous-

sière?n Le cinquième patriarche fut favorable au hing-tchö Lou. Tout en qualifiant

de cc faux dhyānan le dhyāna de ce hing-tchö Lou , la secte visée par notre texte semble bien s'inspirer de ces mêmes stances qui , au temps de la dynastie mongole,

seront traduites pour Khoubilaï-khan. A cause de la cc terrasse divine n , nous avons gardé toujours pour t'ai la même traduction; mais king-t'ai désigne simplement un miroir et son support.

  1.  Devéria avait traduit par cc n'implorant pas Bouddha»; cette version n'est pas impossible, mais nous inclinons vers une autre interprétation. On connaît la série des cc difficultés"' énumérées par le bouddhisme : naître dans la condition d'homme, au temps d'un buddha , dans le madhyadeça , etc. C'est dans l'espoir de réaliser toutes ces conditions favorables pour la délivrance que les bouddhistes se livrent aux exercices religieux , mais ils ne peuvent espérer cette délivrance finale qu'à l'avènement du buddha futur, Maitreya.

  2.  Il faut entendre par là que ces ccliérétiquesn atteignent dès la fin de celte existence à la délivrance complète. On en pourrait rendre compte par la doctrine manichéenne : les âmes des élus qu'une vie religieuse a déjà partiellement purifiées quittent à la mort l'enveloppe d'obscurité qu'est le corps, et, transportées dans la amachinen aux douze seaux, sont déposées sur le vaisseau de la lune, qui les porte au soleil ; elles entrent ainsi dans le a domaine primitif» du Vénérable de la Lumière.

  3.  Nous avons ponctué autrement que les éditeurs de Tūkyū et que Devéria.

  4.  Les deux mots     houen et    - sin sont ici formellement exprimés; cette
    secte devait donc , au xnte siècle, s'abstenir de légumes forts tout comme de viande.

  5.  Si nous avons bien entendu ce passage, il s'agit encore d'opposer les moines bouddhistes, qui n'attendent leur délivrance que du futur buddha , et les adeptes de la religion dissidente, qui prétendent clore dès maintenant le cycle de leurs existences.