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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 | |
中国で発見されたマニ教に関する概論 : vol.1 |
*-s.( 338 ).c-- [376]
Mais même á laisser provisoirement de côté cette sorte de
rayonnement du manichéisme au dehors et son action sur
d'autres doctrines, sa fortune propre nous apparaît dès à pré-
sent en Asie centrale et en Chine singulièrement plus grande
que ies textes recueillis jusqu'ici ne le laissaient soup-
çonner.
Introduite en Chine par des Iraniens en 691 et en 719, la
religion de Mâni dut sans doute de s'implanter d'abord dans
la Chine du Nord à la présence de nombreux commerçants
étrangers que la politique victorieuse et libérale des T'ang atti-
rait la Cour de Si-ngan-fou. Sa cosmogonie épique, les ta-
lents astrologiques de ses prettres(') firent impression sur le
peuple. Ce fut ensuite un coup de fortune inespéré de convertir
le gaghan ouigour en 763. Solidement établi. en Mongolie,
tour â tour adversaire et protecteur des empereurs chinois,
détesté, mais toujours craint, le gaglian fut un peu le Constan-
tin et le Clovis de sa foi nouvelle. Sans doute, l'appui du (la-
8han, en créant une sorte de solidarité entre les Ouïgours et le
manichéisme, n'allait pas sans danger. La ruine de l'Empire
ouigour en 8110-841 parut sonner en Chine le glas de la foi
étrangère. L'événement montre cependant que le manichéisme
avait dès ce moment poussé en Chine des racines assez fortes
pour résister et survivre á la persécution. Son principe dua-
liste, la base quinaire de ses catégories s'accordaient en gros
:j) Nous avons insisté plus haut (p. 161 et 309) sur les talents astronomiques (et astrologiques, car tel est aussi le sens de t'ien-aven) du «grand rnou-chö n venu du Tokhareslan en 719, et sur le rôle joué par les manichéens dans la diffusion de la semaine planétaire en Chine. On a vu également (texte XIII) qu'en 799, l'empereur ordonna aux religieux manichéens de prier pour faire tomber de la pluie. Ces textes rappellent les accusations d'astrologie et de magie qui ont été souvent lancées en Occident contre les manichéens. Saint Épiphane attribue â Mâni lui-même la composition d'un traité d'astrologie (cf. DE BEAUSOBRE, Histoire, I, [429; KUGENER et CUMONT, Recherches,
P. 157).
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