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0352 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 352 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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n se donneront à eux-mêmes en les imprimant», ce qui revient bien ă

dire, comme nous l'avions fait, qu'ils les imprimeront sur eux-mêmes.

Quant à l'interprétation doctrinale qui se cache derrière ces mots , nous in-

clinons à voir là une allusion aux trois si&•zzacula, aux trois n sceaux' de la

bouche, des mains et du coeur dont il est surtout question dans le mani-

chéisme occidental, mais que l'Asie centrale n'a pas non plus ignorés

(cf. ire partie, p. 78). Mais cette forme spéciale de cheou une fois re-

connue, il reste à voir ce qu'elle paraît entraîner au point de vue chro-

nologique. M. Aurousseau note que son emploi npeut nous permettre de

placer la date de la rédaction du texte entre le commencement du

Ville siècle et la fin du ixer ; nous inclinerions à nous donner une marge

bien plus étroite. Entre la publication des deux parties de notre travail,

nos vues se sont précisées. Nous avons déjà eu l'occasion de dire plus

haut (cf. p. i 49 , 15 9) que nous considérions le traité de Pékin comme

une oeuvre composite, dont la dernière partie (p. 60-93), celle qui

nomme les mou-chö et les fou-to-tan , avait vraisemblablement été traduite

n dans le courant du VIIIe siècle , avant 780. Mais c'est aussi dans cette

partie qu'apparaît le caractère cheou , et son emploi nous invite à re-

monter encore plus haut. Les caractères de Wou Tsö-t'ien n'ont guère

survécu à la chute de leur auteur en 705 ; il est invraisemblable qu'un

écrivain plus tardif en ait employé un , qui était précisément si peu usuel

que les listes traditionnelles ne le donnent pas. Supposons au contraire

une traduction faite au temps même de Wou Tsö-t'ien ; ii est tout natu-

rel que les copistes l'aient modernisée et c'est ce qui s'est passé pour

tous les ouvrages du même temps. Si un caractère unique demeure ce-

pendant comme un témoin des graphies primitives , c'est que justement ,

selon nous , les copistes en ignoraient la valeur et l'ont reproduit tel quel

(peut-être avec une altération inconsciente d'un trait). Ainsi ce serait une

traduction des environs de l'an 700 qui semait entrée , avec une seule

graphie anormale, dans le traité composite qui nous est parvenu. Or on

a vu que, dès 694, un fou_b-lan manichéen avait apporté á la Cour le

Livre des deux principes ; ies deuxprincipes sont précisémen t nommés

dans cette partie. La seule objection est que cette partie emploie aussi le

terme de mou-chö qui ne nous est attesté dans les textes historiques qu'à

partir de 719. Mais, maintenant que nous connaissons ce titre comme

un de ceux qu'employait couramment le manichéisme iranien, nous ne

serons pas surpris de le voir adopter par le manichéisme chinois dès

ses premières années. C'est peut-être même plutôt celui de fou to-tan,

connu seulement jusqu'ici par la venue du manichéen de 694 et par

cette partie du traité de Pékin , qui nous inciterait á établir entre ces