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0025 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 25 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000257
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[511]   15 )4A-.----

et Chan-mou (Mére excellente) (1) entrérent dans le domaine

sans íumi6re des gouffres d'obscurité (2) ; ils en retirérent

ccIl établit la doctrine pure de l'Unité trine , sans l'appeler une nouvelle religion.» Legge (Christianity in China , Londres, 1888 , in-8°, p. 7 ) traduit : cc lí établit ses doctrines nouvelles, opérant sans paroles par l'influence purifiante de l'Unité trine.» Heller (Das nestorianische Denkmal in Singan fu , Budapest, 1897, in-4°, p. 31) parle , sans autre explication , de ccl'action silencieuse de l'esprit pur». Seul le P. Havret (La stèle chrétienne de Si-ngan fou, III° partie' Changhaî , 19o2 , in-80, p. 46) a pressenti le véritable sens d'Esprit Saint et admis que King-tsing, l'auteur de l'inscription, avait tout au moins creu en vue cette interprétation comme secondaire». Cependant il est certain que c'est là le sens, non pas secondaire, mais unique, de Tsi ng-fong dans l'inscription de Si-nganfou. Si on conservait le moindre doute à cet égard, il suffirait de se reporter au petit Éloge de la Sainte Trinité retrouvé à Touen-houang, et où l'Esprit Saint, troisième personne de la Sainte Trinité, est bien rendu par Tsing-fong. Il est curieux de voir que là où tous les exégètes modernes se sont mépris, quelqu'un avait vu clair, le P. Rho , qui traduisit une première fois l'inscription de Singon-fou l'année même de sa découverte, en 1625 , et rendit bien Tsing-fong par Spiritus Sanctus (cette version est reproduite en appendice par HAVRET, Stèle chrétienne , III, 68).

(i) La Mère excellente n'est autre que la rSvvatzty )'e 'of.civnv MriTipa Tris Zwiis qu'évoque le Père Excellent dans les Acta Archelai (chap. 7, p. 1 o ; cf. CUMONT, Cosmogonie , p. 14 ) ; la Mère des Vivants apparaît aussi dans le Fihrist (FL E GEL , Mani, p. 91 , 1 O O , 5 o -251 , 3 4 3) et dans les textes pehlvi de Tourfan (MÜLLER, Handschr. , p. 47, 55); Titus de Bostra (éd. de Lagarde, Berlin , 1859, in-8°, 1, 24 ) l'appelle Jv'vaptS TOL áya90L (cf. FLIJGEL, Mani , I). 210 ) , ce qui, combiné avec la mention des Acta Archelai , justifie le nom chinois. Dans Théodore bar Khóni (POGNON, inscriptions , p. 1.85) , la Mère de Vie apparaît dès le premier acte de la cosmogonie manichéenne , niais elle intervient aussi, à côté de l'Esprit Vivant, dans la constitution du monde (POGNON, Inscriptions , p. 188 , 189) ; c'est aussi le cas ici pour la Mère excellente. MM. Bousset ( Hauptp•obleine, chap. 1 et 2) et Cumont ( Cosmogonie, p. 15) ont montré les origines de la Mère de Vie, qui se retrouve dans les sectes gnostiques. Pour la triade Père, Mère et Fils, cf. les textes parallèles pehlvi et sogdien publiés par Müller ( Handschr. , p. 102-1 o3); la Mère y est appelée Iiàmràtûkh; dans le Fihrist (FLEGEL , Mani, p. 90 et note 292)1 la Mère des Vivants semble porter le nom de Nahnaha, que Flügel traduit hypothétiquement par cr Abwendung des Bösen».

(2) Cf. saint Augustin , De moribus Manichaeorum, liv. II , chap. 9, dans MIGNE ,

Patr. lat. , t. XXXV, col. i3 5 i : rc     malum esse quinque antra elementorum ,
aliud tenebris , aliud aquis , aliud ventis, aliud igni , aliud fumo plenum.» D'après Théodore bar Khőni (POGNON, Inscriptions , p. 184), les cinq mondes