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0057 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 57 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000257
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[5ľi3]   - • .* s.( 117 )e-4-

Le second jour(1) est celui où les douze grands rois [qui

sont] la sagesse [et les autres] (2), [se produisent] Par trans-

formation de [l'Envoyé de la] Lumiére bienfaisante. Ce sont

des signes qui symbolisent le soleil rond et complet.

Pour ce qui est du troisiéme jour, chaque fois que les sept

~

doute aussi leur rósan qdv et leur bdrist `i rîsan (cf. MrLLER, Handschr., p. 38, 48, 49); enfin il apparaît dans ces mêmes documents (p. 29 , 55, 56, 74, 102) sous le nom de Zarvân. En turc, le nom correspondant est Äzrua; on retrouve le Père de la Grandeur dans le Khuastuanift (vox LE COQ, .Khuastuan jt, p. 281) comme cc te dieu Äzrua de la Lumière pure') ; on reconnaîtra là à peu près la même formule que dans notre texte. Comme M. Cumont l'a fait remarquer avec raison, ii résulte de ces constatations que les manichéens ont connu le mazdéisme sous sa forme zervanite, c'est-à-dire sous celle du Temps infini, contre laquelle argue l'Arménien Eznik de Kolb (cf. le deuxième livre de son Wider den Sekten, dans la traduction de Schmid, Vienne, 1900). On peut en fournir une nouvelle preuve. Nous savons aujourd'hui que les anciens Turcs bouddhistes, comme aujourd'hui à leur suite les Mongols lamaïstes, connaissaient respectivement Indra et Brahma sous les noms d'Äzrua (Zervan) et d'Ormuzd. Or, ces emprunts eux aussi ne s'expliquent que par un manichéisme oit Zervan était devenu le dieu suprême, le Périe de la Grandeur, pour pouvoir être identifié à Brahma, tandis que Ormuzd, devenu l'équivalent de l'Homme primitif, du héros de la lumière luttant contre les démons, a pris facilement la place d'Indra, le grand lutteur célébré depuis les Veda. — [Le turc rizrua est, simplement, la forme sogdienne de l'avestique zrvan, reproduite de façon toute mécanique. Le sogdien a, en effet, 'zrzv', comme équivalent de Brahma, dans les textes bouddhiques, simplement parce qu'il est le principe premier et sans que Indra soit encore appelé Ormuzd, ce qui paraît être un fait relativement récent. -- B. G.]

(1) De même que la première nuit n'a pas été mentionnée explicitement, le texte est en apparence muet sur le premier jour. Il nous semble cependant (lue le premier ajour» du microcosme est précisément constitué par la réunion des treize termes qui symbolisent le Vénérable de la Lumière, de même que la première nuit était représentée par les seuls éléments d'obscurité qui symbolisaient le monde des démons. Quant à la théorie des trois jours, elle n'est développée, croyons-nous, dans aucune autre source. Nous devons toutefois signaler (pie le 16e chapitre du Livre des Secrets de Mâni était intitulé : c; Des trois jours', (cf. FLUG EL, Mani, p. 1 0 2 ; KESSLER , Mani, p. 197).

(') Les cedouze grands rois» sont donc les cinq éléments lumineux et les cinq membres spirituels de l'Envoyé (le la Lumière bienfaisante, plus Khrostag et Padvakhtag. Dans la suite de notre • texte, il sera encore question des cc trois jours», et nous retrouverons deux séries de cc douze rois”.