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0064 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 64 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000257
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3.(   )4A----   [550]

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esse symbolise mbolise l'Envoyé de la lumière qui accélère la clarté(1).

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f,elL du Tripitaka de Kyóto, Supplément, t'ao III, pen 1) n'a été traduit avant le vile siècle. Mais, pour être un peu tardive, la fortune de Ksitigarbha n'en a pas moins été rapide et assez inattendue. Son nom pré-tait à quelque amphibologie; 1.•siti signifie nettement cc.terre , , mais garbha a les sens de n giron maternel» , cc partie interne» , cc em , ryon n . Les Tibétains ont rendu le nom par Salli-spin-po , cc Embryon de la terre» (cf. Sarat CHANDRA DAS , Tibetan-English Diction., p. 1 2 61, oit il faut restituer comme original sanscrit Ksitigarbha au lieu de Bh iimigarbha ). La traduction chinoise Ti-tsang peut signifier en apparence cc Trésor de la terre» , et c'est de cette interprétation que dérive la traduction turque Yir-aylïgï, cc Grenier de la terre» (cf. MÜLLER, Uigurica, p. 18). Mais le mot a tsang signifie étymologiquement cc cacher), cc secret» ; il est apparenté étymologiquement, aussi bien par la phonétique que

par l'écriture, à   tsang, cc entrailles» , et l'identité foncière des deux mots
était restée d'autant plus sensible que, dans la langue des classiques chinois, on ne connaît encore, même au sens d'ccentrail!es» , que la première forme; l'autre est sortie d'elle par une différenciation toute graphique et assez tardive. Le vrai sens de Ti-tsang, conforme au nom sanscrit, est donc a Entrailles de la terre». Or une tradition chinoise , qui paraît née au Sseu-tch'ouan vers le xe siècle,

place dans cette province l'entrée des enfers,. à p5   Fong-tou, et connaît
dix rois des enfers sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir dans une prochaine note (cf. infra, p. 584 , n. 1). Ti-tsang, cc Entrailles de la terrer , avait un nom trop significatif; il a été associé aux légendes infernales, et le petit sütra apocryphe, datant approximativement de l'an i 000 , qui a consacré la popularité des cc dix rois» , est intitulé dans les éditions modernes Fo chouo ti

tsang p'ou sa fa sin yin yuan che ?yang king ft   ft

, cc Sutra des dix rois , prononcé par le Buddha , et se rapportant aux causes du voeu du bodhisattva Ksitigarbha ». C'est également par le sens même de Ksitigarbha, et surtout de Ti-tsang, ccEntrailles de la terrer, qu'il faut expliquer, selon nous , l'intrusion apparente de ce personnage dans notre texte manichéen. Le cinquième des fils de l'Esprit Vivant est appelé par Théodore bar Khőni crie Porteur» ; saint Augustin l'appelle a maximum Atlantem mundu ferentem humeris, et eum, genu flexo , brachiis utrimque secus fuicientem». Ainsi, de même qu'au haut du monde un ange tenait en mains les cieux, un autre ange, habitant sous les terres, les portait de ses épaules et de ses bras; cette dernière conception a été étudiée par Ni. Cumont dans un appendice spécial, ccL'Omophoren (Cosmogonie, p. 69-75).11 nous semble bien que c'est la présence de cet ange sous les huit terres qui a déterminé ici le traducteur, et que dans Ti-tsang, cc Entrailles de la terre» , nous devons reconnaître

simplement le Porteur, Atlas.

(') fI 73 aJ ' f ts'ouei-kouang ming-che. Ce doit être là le quatrième fils de l'Esprit Vivant dans la liste de Théodore bar Khőni et de saint Augustin.

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