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0086 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 86 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000257
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---~3.( 7G

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eons ; sur ces arbres constamment s'épanouissent en abondance

les fleurs précieuses qui n'ont pas de supérieures; quand elles

se sont ouvertes (i), leur éclat illumine tout. A l'intérieur de

chacune de ces fleurs, d'innombrables Buddhas de transfor-

mation (2), successivement et sans interruption , produisent leurs

personnes innombrables par transformation.

Si des tien-na-wou (dndvar) ont en eux le premier arbre

qui est celui de la grande royauté, il vous faut savoir que de

tels maîtres en montrent cinq signes : 1° Ils ne se plaisent pas

à demeurer toujours au même endroit (3) ; tel un roi qui, étant

  1.  Il manque un caractère pour le rythme de la phrase. Sans doute le mot fleur était primitivement suivi du signe de la répétition, qui est tombé soit dans notre manuscrit, soit seulement dans l'édition de M. Lo Tchen-yu.

  2.  4   houx fo. Nous ignorons la valeur technique que peut avoir cette
    expression. On sait que Mâni reconnaissait le Buddha comme un des Envoyés de la Lumière qui étaient venus avant lui; mais il doit s'agir ici d'autre chose. Le Khuastuanift emploie à diverses reprises le mot burkhan, qui est l'équivalent de Buddha, et, dans un certain nombre de cas, en particulier quand le mot burkhan est accompagné de yalavaci, il semble qu'on entende par là les divers Envoyés de la Lumière (cf. VON LE COQ , Khuastuanift, à l'index, et MÜLLER, Uigurica, II, 21, 22; RADLOV, Nachtrage, p. 877, 878); Zoroastre (Zrusc) est aussi toujours qualifié de burkhan dans VON LE COQ, Ein manich.uigur. Fragment, p. 400-lio i). La mention de la naissance dans les fleurs rappelle de nombreux textes et monuments figurés du bouddhisme.

  3.  Mâni, à ce qu'il semble, prescrivait à ses adeptes de voyager toujours. Albirûnî dit ( Chronology, trad. SACHAU , p. i 9o) que Mâni ordonnait à ses adhérents cc d'errer, continuellement dans le monde, préchaut ses doctrines et guidant les gens dans la voie droite». M. de Stoop (Essai, p. 35, n. z ) explique par là qu'aucun dignitaire de l'Église manichéenne ne nous sóit désigné avec sa résidence. Kessler (Mani, p. 319) fait remarquer que si la remarque isolée d'Al-

liirûnî est exacte,   doit avoir emprunté ce précexte au bouddhisme, dont
les moines errants seraient le prototype des Élus voyageurs. Toutefois il faut noter que les moines bouddhiques ne devaient voyager que neuf mois et avaient, pour la saison des pluies, une retraite de trois mois; c'est peut-étre à une retraite analogue que répond le cc mois de jeûne» des Manichéens, connu par

le Fihrist (cf. FLÜGEL, Mani, p. 97, 325) et par le Khuastuanift (cf. VON LE _COQ, Khuastuanift, p. 296). ll ne faudrait pas cependant prendre trop au pied de la

lettre la théorie de M. de Stoop. Nous savons que le chef de la religion manichéenne résidait en Mésopotamie, et la question des sièges est un peu liée L+

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