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0243 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 243 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000257
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{71]   —4-74 233 ).c~ -

Reste à justifier la traduction que nous avons adoptée pour

lesP assages ils boivent de l'eau et mangent des légumes forts »

,

Sin t'ang chou) , ils mangent des legumes forts » ( Tseu tclte

t'ong kien), ils boivent de i eau et mangent des légumes forts»

Hou San-sing), tt ils respectent l'eau, mais mangent des lé-

gumes forts» ( Tang kouo cite pou). Le mot que nous traduisons

par ttl6gume fort, légume à odeur forte», est     houen. Devé-

ria (Musulmans, p. 46o, n. 2 ) a cependant soutenu que l'ex-

pression p   devait signifier «manger de la chair». H cite

à ce propos le passage de Tchouang-tseu (chap. jen-kien--cite),

où Yen Houei dit :,r1ft 4; n   T. u ra-

tt   -A° . Giles (Chuang Tzú , p. 1.2 - h 3) traduit en effet

cette phrase comme signifiant : tt My family is poor, and for

many months we have tasted neither wine nor flesh. » Cepen-

dant, å cette traduction on peut opposer celle de Legge (Texts

of Taoism, dans S.B.E., vol. 39 , p. 9, o8) qui dit : My family

is poor. For months together we have no spirituous drink, nor

do we taste the proscribed food or any strong-smelling vege-

tables ». En note , Legge explique ce qu'il entend par pro-

scribed food » et strong-smelling vegetables » , en disant tt such

as onions and garlic, with horse, dog, goose, and pigeon. » Pour

longue que soit cette paraphrase, elle répond assez justement à

la valeur des termes employés par Tchouang-tseu. La popularité

même de l'écrivain taoïste a assuré à sa phrase une vogue qui

n est pas éteinte, et de nos jours encore pou jou-houen pou-yin-

tsieou formera une expression toute faite désignant l'abstention

de vin et le régime végétarien. C'est cette expression complète

qui se rencontre dans le texte traduit par Devéria et sur lequel

noes aurons à revenir plus loin (cf. infra, texte XLIX) ; sa tra-

duction , dans ce cas-là, nous paraît donc justifiée.

Mais il n'en reste pas moins que le vrai sens de houen est

légume à odeur forte » et non «viande ». C'est parce que ces

légumes forts accompagnaient souvent la viande, et enP artie

MM. CIIAVINNES ET PELLIOT.   17