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EDOUARD CHAVANNES.

rent au (mont) Tou-kin'); à l'ouest ils dépassèrent le Kin-chan (monts

d'or, Altaï).   K'ieou - tse (Koutscha), les T'ie - le (Tölös) 2), I-ou (Hami)

et les divers barbares (Hou) des royaumes d'Occident leur furent tous

soumis.

Ta-lo-pien ayant été fait prisonnier par Tch'ou-lo-heou 3), son royaume

donna le pouvoir au fils de Yang-sou tegin 104); ce fut Ni-li kagan ®. A sa

mort, son fils Ta-man ® prit le pouvoir; son nom fut Ni-kiue tch'ou-lo

kagan Co ; sa mère, dame Hiang, était une chinoise d'origine; elle enfanta

Ta-man g; puis, quand Ni-li ® fut mort, dame Hiang épousa son frère

cadet P'o-che tegin ©; à la fin de la. période k'ai-hoang (581 600), P'o-

che ®, en compagnie de dame Hiang, vint rendre hommage à la cour. Sur-

vinrent les troubles (suscités par) Ta-t'eou OK); on les retint à la capitale

et on les logea constamment dans le (bâtiment du) Hong-lou se.

Tch'ou-lo kagan C) n'avait pas de résidence fixe; cependant, le plus sou-

vent il habitait dans l'ancien territoire des Ou-suen 6). Il nomma en outre

deux petits kagans entre lesquels il répartit le commandement du territoire

qui leur était attribué; l'un demeurait au nord du royaume de Che (Tach-

kend) pour gouverner les royaumes Hou'); l'autre demeurait au nord de

K'ieou-tse (Koutcha); ce territoire s'appelait Yngp'o 8).

1. T h o m s e n (Inscriptions de l'Orkhon, p. 152) et Hi r t h (Nachworte ..., p. 34, note)

identifient le mont Tou-kin     ) avec le mont Ou-té-kien   '/~A : ti5° , l'Ötukän des

inscriptions turques, qui paraît être la partie des monts Hangai dans laquelle le Tamir et l'Orkhon prennent leur source.

2. Cf. T h o m s e n, Inscriptions de l'Orkhon, p. 146, n. 21.

3. En l'an 587 (Julien, Documents ..., p. 58, ligne 24 et suiv.; dans ce texte, Ta-lo-pien est appellé A-po).

4. Yang-sou tegin doit avoir été un fils de Ta-t'eou kagan; cf. p. 3, n. 2.

5. En l'an 600, Ta-t'eou kagan 20 profita de la mort du kagan des Tou-kiue septentrionaux, Tou-lan kagan, pour s'emparer du pouvoir. Une armée chinoise alla le combattre (Julien, Documents ..., p. 75 et p. 77-78).

6. La vallée d'Ili et ses alentours.

7. Dans le Kieou T'ang chou (chap. CXCIV, b, p. 1 v°), on lit que T'ong che-hou kagan®

transporta sa cour à Ts'ien-ts'iuen qui est au nord du royaume de Che ,er gi 4e z T. g. C'est donc là probablement que résidait un des deux petits kagans dont il est

question ici. La localité de Ts'ien-ts'iuerr était au pied du versant nord des monts d'Alexandre, aux deux tiers environ de la distance entre Tokmak et Aoulie-ata (voyez plus loin).

8. Au lieu de Yng-p'o   , il faut sans doute lire Yng-so    La vallée

de Yng-so était bien au nord de Koutcha, car on l'identifie d'une manière certaine avec la vallée du Jouldouz (on sait que le Jouldouz est le haut cours du Khaidou gol qui se jette dans le lac Bagratch près de Harachar). Pour cette identification, voyez le Si yu choei tao ki, chap. II, p. 20 r° et le Si yu t'ou tche, chap. XII, p. 10 r° et chap. XXVI, p. 7 v°. — La vallée de Yng-so est mentionnée plusieurs fois dans l'histoire: en 654, le général chinois Sou Ting fang

attaqua les Chou-ni-che 2, ms Pa , tribu soumise au kagan Ho-lou 24, dans la vallée de Yng-so. Après la défaite du kagan Ho-lou ® en 657, les Chinois firent du territoire de la tribu

Chou-ni-che Tch'ou-pan ß    q le Gouvernement de Yng-so l   ~"