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0122 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 122 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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112   EDOUARD CHAVANNES.

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intelligences avec lui; Tou-k'i-tche en fut heureux et il mena ses troupes

aider les T'ang (les Chinois). Lorsque Kao-tch'ang (Tourfan) eut été écrasé

(640), on rendit (au roi de Karachar) les hommes que (Kao-tch'ang)

lui avait autrefois faits prisonniers et les villes (qui lui avaient été

enlevées); il envoya un ambassadeur à la cour pour exprimer ses

remerc1ments.

Un officier des Tou-Niue occidentaux, nommé K'iu-li tchour, vint

prendre la fille de Tou-k'i-tche pour qu'elle fût la femme de son frère

cadet 1); à la suite de cela (les Tou-kiue occidentaux et le roi de Karachar)

convinrent entre eux de se soutenir mutuellement. (Le roi de Karachar) ne

vint plus rendre hommage à la cour ni apporter tribut. Le Protecteur du

Ngan-si, Kouo Hiao-k'o, demanda à le punir. Sur ces entrefaites, trois

frères cadets du roi, nommés Hie pi, Soup'o-tchoen et Che-hou (jabgou)2),

vinrent faire leur soumission. L'empereur ordonna alors (644) à (Kouo)

Hiao-k'o de se mettre à la tête des troupes avec le titre d'administrateur

général du district de l'arrondissement de Si, et de sortir par le chemin de

Yn-chan 3); Soup'o-tchoen et les siens furent chargés de le guider. Le lieu

oit était la capitale de Yen-k'i (Karachar) avait un pourtour de trente li;

des quatre côtés se trouvaient de grandes montagnes et l'eau du lac 4)

l'entourait extérieurement; c'est pourquoi (les habitants) étaient convaincus

qu'ils ne pourraient être surpris. (Kouo) Hiao-k'o, s'avançant à marches

forcées, franchit la rivière et de nuit arriva au pied des remparts; il at-

tendit le point du jour pour donner l'assaut au milieu des cris de la multi-

tude; les tambours et les cornes sonnaient à grand bruit et les soldats des

T'ang se donnaient libre carrière. Les gens du pays furent saisis de panique

et battus; on coupa plus de mille têtes. Tou-k'i-tche fut fait prisonnier

et on chargea à sa place Sou p'o-tclioen de diriger les affaires de l'état.

Auparavant, l'empereur avait dit aux ministres qui étaient à ses côtés:

«(Kouo) Hiao-k'o est parti pour Yen-k'i (Karachar) le onzième jour du

huitième mois; il a pu arriver après la seconde décade et doit avoir détruit

ce royaume le vingt-deuxième jour; ses envoyés vont arriver». Soudain en

effet un courrier vint annoncer la victoire.

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  1. Le Kieou T'ang chou, (chap. CXCVIII, p. 7 v°) rapporte cet événement à l'année même de la destruction du royaume de Kao-tch'ang, c'est à dire à l'année 640.

  2. On pourrait aussi traduire: «trois hommes, parmi lesquels se trouvait le frère cadet du roi, nommé Hie-pi Sou-p'o-tchoen che-hou (jabgou)». Dans le Kieou T'ang chou (chap. CXCVIII, p. 7 v°), on lit que «trois frères cadets du roi de Yen-Pi, parmi lesquels se trouvait Hie pi che-hou, arrivèrent dans l'arrondissement de Si»; Kouo Hiao-k'o prit «Sou p'o-tchoen, frère cadet d,.e Hie pi, pour lui servir de guide».

  3. Cf. p. 7, lignes 19-24.

  4. Le lac Bagratch ou Bostang.