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0125 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 125 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-IíIUE OCCIDENTAUX.   115

après avoir marché pendant encore sept cents li, on arrive (à Koutcha).

(Ce territoire) a mille li de l'est à l'ouest et six cents li du nord au sud;

le sol y est favorable au chanvre, au blé, au riz non glutineux, au riz de

terre ferme et à la vigne; il produit de l'or. Les moeurs des habitants sont

les suivantes; ils aiment à chanter et à se réjouir; ils écrivent en lignes

horizontales; ils honorent la loi de Bouddha; quand un enfant vient d'être

mis au monde, ils lui dépriment la tête avec un morceau de bois; ils ont

coutume de se couper les cheveux au niveau du sommet du crâne; le prince

seul ne se coupe pas les cheveux; son nom de famille est Pel), il réside dans

la ville de /-/o-/ou qui s'appuie au nord sur la montagne A-kie-t'ien; (cette

montagne) est appelée aussi la montagne blanche 2); il y a là constamment

du feu. Le roi se couvre le crâne d'un tissu de soie bigarrée; il porte

une tunique de soie bigarrée et une ceinture ornée de joyaux. Au début

de l'année, on fait des concours de moutons, de chevaux et de chameaux

pendant sept jours; on observe quels sont les vainqueurs et les vaincus

pour augurer si l'année sera bonne ou mauvaise. Dans les pays qui sont à

l'est des Ts'ong-ling, ou se plaît communément à la débauche; à K'icou-tse

(Koutcha) et à Yn-t'ien (Khoten) on a établi des maisons de femmes sur

lesquelles on lève des taxes.

Lorsque Kao-tsou recueillit la succession (de la dynastie précédente)

(618), le roi (de Koutclla), Sou-fa Pou-bine envoya un ambassadeur qui vint

rendre hommage à la cour. Sur ces entrefaites, il mourut. Son fils, Sou-

fa Tie prit le pouvoir; il eut le surnom de Che-kien mo-ho (baga) se-li- fa. j).

La quatrième année tc/ieng-lcoan (630), il offrit des chevaux; T'ai-tsong lui

fit présent d'un écrit scellé de son sceau, lui donna des encouragements et

l'éleva eu dignité. Dans la suite, il se soumit aux Tou-kiue occidentaux.

  1. D'après le Pei-che (chap. XCVII, p. 6 re), les rois de Koutcha descendaient d'un cer-

tain Pe Tchen/..1    , qui fut mis sur le trône par Lu Koang   *; celui-ci avait
pris Koutcha en 384 ap. J.-C., et fut le fondateur de la dynastie des Leang postérieurs. Pendant

la période ta-ye (605-616), le roi s'appelait Pe Sou-ni-che   , p/, /, . Le Soei-chou

(chap. LXXXIII, p. 5 v°) écrit   ) p,

  1. Ë i I i • A-kie-t'ien paraît être une transcription du terme turc Ak-tagh qui signifie «montagne blanche». Cette montagne est identifiée par le Si yu choei tao ki (chap. II,

p. 13 r°) avec la montagne Echek-bach   ~-r   ff d'où sortent les deux branches
orientales de la rivière Kyzyl. — Sur l'ammoniaque qu'on extrayait de ces montagnes volcaniques et sur le commerce auquel il donnait lieu, voyez Rie h th o f e n, China, t. I, p. 560, n. 1. Dans la quatrième partie de ce travail, nous avons cherché à montrer que l'Ektag de l'historien Ménandre n'était autre que la montagne blanche située au nord de Koutcha.

  1. Ce titre est purement turc; le terme che-kien H   É° s'est déjà présenté à nous
    dans le nom d'un chef de la tribu des Tch'ou-mi (cf. p. 62, dernière ligne de la note 2); mo-ho est la transcription régulière du mot baga; quant à se-li-fa, c'est un des titres officiels de la hiérarchie turque (cf. p. 15, n. 1).