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0130 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 130 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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120   EDOUARD CHAVANNES.

 
         

la piété filiale). La dix-huitième année (730), il envoya son frère cadet, lliao-i (= doué de piété filiale et de justice), qui vint rendre hommage à la cour.

Si on part de K'icou-tse (Koutcha), au bout de plus de six cents li, après avoir traversé un petit désert de sable, on trouve Po-lon-kia (Yakaaryk)1); c'est un petit royaume; on l'appelle aussi Ki-mo; c'est le royaume de Kou-mo de l'époque des Han; il a six cents li de l'est à l'ouest, et trois cents li du nord au sud; les moeurs et l'écriture y sont les mêmes qu'à K'ieou-tse (Koutcha), mais la langue y est un peu différente; (ce pays) produit des étoffes de laine fine. Trois cents li plus à l'ouest, on traverse un désert de pierre et on arrive aux montagnes Ling qui sont les plateaux septentrionaux des Ts'ong-ling; les rivières y coulent vers l'est; même au printemps et en été les gorges de ces montagnes sont remplies de neige. Au bout de cinq cents li dans la direction du nord-ouest, on arrive à ]a ville de la rivière Soei-che (Sotij-âb = rivière Tchou); des marchands barbares (Hou) des royaumes voisins y demeurent mêlés. A l'ouest de Soei-che (Tokmak), il y a plusieurs dizaines de villes; toutes ont à leur tête des chefs qui sont soumis aux Tou-Niue. Depuis la ville de la rivière Soei-che (Tokmak) jusqu'au royaume de Kie-choang-na (Kesch), (les habitants) se revêtent d'étoffes de laine; ils s'entourent le front d'un tissu de soie. A quatre cents li à l'ouest de la ville de Soei-che (Tokmak), on arrive à Ts'ien-ts'iuen (les mille sources) 2); ce territoire a plus de deux cents li; au sud sont des montagnes neigeuses (les monts d'Alexandre); des trois autres côtés, ce sont des plaines unies; il s'y trouve beaucoup de sources et d'étangs et c'est de là que vient ce nom ; le kagan des Tou-lciue se rend dans ce lieu chaque année pour éviter la chaleur; il y a là des troupeaux de cerfs qui sont ornés de clochettes et d'anneaux et qui sont familiers. A plus de cent li à l'ouest, on arrive à la ville de Ta-lo-se (Talas); là aussi, des marchands barbares (Hou) des royaumes voisins demeurent mêlés; il y a une petite ville (habitée par) trois cents (familles) 3); c'étaient à l'origine des Chinois qui avaient été enlevés par les Tou-kiue et qui s'étaient rassemblés et mis à l'abri là; on y parle encore chinois. A plus de deux cents li au sud-ouest, on arrive à Pe - choei tch'eng (Isfîdjâb); la plaine y est

f

           
           
           
  1. Cf. p. 8, lignes 31 et suivantes.

  2. Les géographes arabes (S p r e n g e r, Post- und Reiserouten des Orients, p. 22; Barbier de Meynard, Le livre des routes et des provinces par Ibn-Khordadbeh, p. 165) parlent d'une région des mille sources située entre Isfîcljâb et Talas; mais ce n'est pas celle dont il est ici question, puisque cette dernière se trouvait entre Talas et Tokmak.

  3. Le texte du T'ang chou signifierait littéralement: «il y a là trois cents petites villes»; mais, comme tout ce passage est manifestement tiré du Si yu ki de Iliuen-tsang (trad. Julien, tome I, p. 14), j'ai rectifié le sens d'après le texte du Si yu ki.

 
       
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