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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 131
que), lorsque les Hia du milieu seraient calmés, les hommes des contrées
éloignées se soumettraient. Or maintenant l'empire jouit d'un grand calme
et les chefs des barbares des quatre points cardinaux viennent tous faire leurs
offrandes. C'est là le résultat des efforts de • Wei Tcheng»». (L'empereur)
envoya le «vrai brave 1)» Ho-tch'ou-lo-pa et d'autres en les chargeant d'ap-
porter des présents considérables à ce royaume et en même temps d'aller
donner des encouragements au T'ien-tchou (Inde); quand Tch'ou-lo-pa
arriva, le roi de Ki-pin se prosterna la tête contre terre en se tournant
vers l'est et salua par deux fois; en outre il envoya des gens guider et
escorter les ambassadeurs jusque dans le T'ien-tchou (Inde) 2).
La seizième année (642) 3), (le Ki-pin) offrit un rat de Jou-t'o; son
museau était effilé et sa queue rouge; il savait dévorer les serpents; quand
il était piqué, il flairait sa blessure puis urinait dessus et elle se guérissait
aussitôt. Les gens de ce pays rapportaient tous que le premier ancêtre
du roi s'appelait Hing-ye et que, jusqu'au (roi actuel) Ho-hie-tche, le pou-
voir s'était transmis à travers douze générations 4).
La troisième année hien-k'ing (658), on fit de ce territoire le Gou-
vernement de Sieou-sien. Au début de la période cher-long (705-706),
on conféra au roi de ce pays les titres de «chargé des affaires militaires des
onze arrondissements') de Sieou-sien, etc.», et de «gouverneur de Sieou-sien».
V. Titre honorifique qu'on décernait à la cour de Chine.
Voici le texte chinois de ce passage: atirg A-, gy.
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c ~ ff -0 a A ~ p~ -~ ~ k~ . Ce texte a été
déformé par Ma Toan-lin (Wen hien t'ong k'ao, chap. CCCXXXVII, p. 22 v°) de la manière
suivante: r4. 1 p 'u17~ N , I Lit —., /7iG: I-fA
te_' ' , - »ik . De ce passage ainsi corrompu, Abel
Rémusat (Nouveaux mélanges asiatiques, tome J, p. 212) a donné l'extraordinaire traduction que voici: «Ils furent récompensés, ainsi que leur prince, et Tchou-lo-pa, roi de l'Inde, ayant aussi envoyé une ambassade, ou chargea celle-ci de reconduire les envoyés de Ki pin jusque dans l'Inde». C'est de là que Cunningham (Coins of mediaeval India, p. 36) a tiré l'identification de Tch'ou-lo-pa avec un roi nominé Dourlabha - Vardhaua, identification dont on voit maintenant l'inanité.
On a vu plus haut (p. 129, lignes 1-3) que, en cette même année 642, il y eut aussi une ambassade de l'Oudyâna à la cour de Chine. Les ambassadeurs de l'0udyâna et du Kapiça étaient selon toute vraisemblance, venus de compagnie; il ne semble pas cependant que les deux royaumes fussent alors réunis politiquement comme ils le furent vers l'année 745.
Le texte du Kicou T'ang chou (chap. CXCVIII, p. 10 r°) prouve que ce témoignage est indépendant de l'ambassade de 642; c'est lors de l'enquête faite par les Chinois la troisième année hien-k'ing (658) qu'on leur apprit que le roi Ho-hie-tche était le douzième souverain de sa lignée.
Les onze arrondissements dont il est ici question sont le Gouvernement de Sieou-sien lui même et les dix arrondissements qui en dépendaient. Cf. p. 70, lignes 23-34.
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