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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
134 EDOUARD CHAVANNES.
Tou-kiue 1), ils se retirèrent graduellement vers le sud en s'appuyant sur
(les monts) Ts'ong-ling et entrèrent ainsi en possession de ce territoire.
Les principautés qui s'en sont détachées comme des rameaux s'appel-
lent Ngan (Boukhârâ), Ts'ao (Kaboûdhan), Che (Taschkend), Mi (Mâïmargh),
Ho (Kouschânidja), Ho-sien (Khârizm), Meou-ti 2), Che (Kesch). On les
nomme communément les neuf familles 3). Tous sont de la famille Tchao-ou.
Le sol y est fertile et propice à la culture des céréales. (Ce pays)
produit d'excellents chevaux. Il a une grande puissance militaire. Les gens
de ces diverses principautés aiment le vin; ils se plaisent à chanter et à
danser sur les routes. Le roi a un chapeau de feutre qu'il orne d'or et de
divers joyaux. Les femmes se font un chignon; elles portent un bonnet
noir auquel elles cousent des fleurs d'or. Quand elles ont accouché d'un
enfant., elles lui donnent à manger du sucre candi et elles lui mettent de la
colle sur la paume de la main, dans le désir que, lorsqu'il sera grand, il ait
des paroles douces et tienne les objets précieux comme s'ils étaient ad-
hérents (à ses mains). (Ces gens) sont habitués à écrire en lignes horizon-
tales. Ils excellent au commerce et aiment le gain; dès qu'un homme a vingt
ans, il s'en va dans les royaumes voisins; partout où on peut gagner ils
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qui est au nord de Hami; c'est la place qui lui est assignée dans la carte des contrées occidentales à l'époque des Han publiée dans le chapitre III du Hai kouo t'ou tche. Cette identification (que j'ai eu le tort d'accepter, p. 18, lignes 10-11 de la n. 2) ne parait pas avoir d'autre fondement que le passage du commentateur Yen Che-kou (Ts'ien Han chou, chap. LV, p. 4 r°) où il est dit qne le K'i-lien chan n'est autre que le T'ien chan, car K'i-lien est le mot par
lequel les Hiong-nou désignent le ciel Ÿ~ = ~ [il - N. tt
111, Ÿs kt. Mais les ouvrages géographiques anciens nous amènent à placer le K'i-lien dans un tout autre endroit; le commentateur Se-ma Tcheng (Se-ma Ts'ien, chap. CX, p. 9 v°) cite en effet un de ces ouvrages d'après lequel le K'i-lien se trouvait sur le territoire des deux commanderies de Tchang-ye (Kan tcheou) et de Tsieou-ts'iucn (Sou tcheou). Les monts K'i-lien doivent donc être le Nan chan qui est au sud de Sou tcheou et de Kan tcheou. Cette position est confirmée par le texte de Se-ma Ts'ien (chap. CXXIII, p. 2 v°) où il est dit que les Ta Yuetche demeuraient à l'origine entre Toen-hoang (près de Cha-tcheou) et le K'i-lien; le commentateur Tchang Cheou-tsie explique ce passage en disant que les Yue-tche étaient à l'est de Toen-hoang et à l'ouest des monts K'i-lien, ces montagnes se trouvant elles-mêmes au sud-ouest de Kan tcheou.
I1 ne faut pas prendre ici le terme Tou-kiue au pied de la lettre; il désigne (comme le prouve le texte parallèle du Soei chou, chap. LXXXIII, p. 4 r°, où le terme «Tou-kiue» est remplacé par le terme «Hiong-nou») les Hiong-nou qui peuvent être considérés en effet comme les ancêtres des Tou-kiue. C'est vers l'année 140 av. J.-C. que les Hiong-nou vainquirent les
Ta Yue-tche.
Ce pays de Meou-ti J i }J est évidemment identique au royaume de Fa-ti ~-
que Hiuen-tsang (Mémoires, I, p. 21) place à 400 li à l'ouest de Boukhârâ, tandis que son biographe (Vie, p. 61) n'estime cette distance qu'à 100 li. En chinois, on l'appelait le Ngan
occidental ftj Marquart (Die Chronologie der alttürk. Inachr., p. 62) l'identifie avec la
ville de Wardân ou Wardâna.
Les neuf principautés dont le nom de famille était Tchao-ou sont les huit qui viennent d'être énumérées, plus Samarkand qui était comme la métropole des autres.
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